vendredi 16 decembre 2011 par AFP

Voici les trois grandes forces politiques en présence en Côte d'Ivoire après les législatives du 11 décembre, censées tourner la page d'une crise postélectorale ayant fait 3.000 morts entre décembre 2010 et avril 2011:

- Le Rassemblement des républicains (RDR)
Créé en 1994 par des dissidents du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique, au pouvoir de 1960 à 1999). Il boycotte les législatives de 2000 pour protester contre l'exclusion de son chef, l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, de la présidentielle pour "nationalité douteuse".

Le RDR est régulièrement accusé par ses détracteurs d'être le parti des "nordistes" ou "dioula", terme générique désignant les habitants de cette région, en grande majorité musulmans. Mais il estime avoir démontré avec les législatives son implantation nationale.

Après la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, il était le favori des législatives, destinées à clore une décennie de crise politico-militaire.

Il rafle 127 des 254 sièges à pourvoir dans la nouvelle Assemblée, soit exactement un sur deux.

- Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI)
Fondé en 1946 par Félix Houphouët-Boigny, "père de l'indépendance" et président de 1960 à 1993, le parti a régné jusqu'au coup d'Etat de Noël 1999 qui a renversé le chef de l'Etat Henri Konan Bédié.

Aux législatives de 2000, le PDCI perd pour la première fois la majorité à
l'Assemblée, avec 94 sièges, contre 96 au Front populaire ivoirien (FPI) de
Laurent Gbagbo, tout juste élu président.

En s'alliant avec le RDR au second tour de la présidentielle de novembre 2010, il permet la victoire de M. Ouattara grâce à un bon report de voix, notamment en pays baoulé (centre), une des principales ethnies du pays et celle des présidents Houphouët-Boigny et Bédié.

Après avoir choisi d'aller unis aux législatives, le RDR et le PDCI ont finalement concouru en rangs dispersés. Avec 77 sièges, le PDCI réalise un score historiquement bas.

- Le Front populaire ivoirien (FPI)
Fondé dans la clandestinité au début des années 1980 par Laurent Gbagbo, le FPI devient, après l'instauration du multipartisme en 1990, le principal parti d'opposition à Houphouët-Boigny.

Laurent Gbgabo accède au pouvoir lors de la présidentielle de 2000, dont ont été exclus ses deux principaux rivaux, MM. Bédié et Ouattara. Le FPI remporte dans la foulée les législatives.

Au deuxième tour de la présidentielle de 2010, M. Gbagbo remporte 46% des voix, réalisant de bons scores dans le sud et l'ouest. Mais il refuse de reconnaître sa défaite et plonge le pays dans quatre mois de violences.

L'ex-chef d'Etat est arrêté le 11 avril après deux semaines de guerre et transféré fin novembre à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité.

Le FPI est décapité: ses principaux dirigeants sont soit écroués, soit en exil. A l'issue des législatives du 11 décembre, qu'il a boycottées, il est absent de la nouvelle Assemblée.

cpy/tmo/pb

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