Secrètement, le Pdci-Rda nourrissait l'intime ambition de tout contrôler, et la Primature, que le chef de l'Etat, Alassane Ouattara, lui a promis, et le Parlement, pour montrer au Rdr qu'il est l'épine dorsale de son pouvoir. Pour ce faire, il n'a pas hésité, un seul instant, à enterrer l'alliance politique, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), signée en 2005, sur les bords de la Seine, en France, avec ses autres alliés.
Dès l'annonce de l'ouverture des dépôts des candidatures à l'élection présidentielle, le ciment, censé solidifier l'union entre les fils de Félix Houphouët-Boigny, a sauté. Découvrant les contradictions internes qui minent l'alliance des houphouétistes. Pour des postes électifs, ils se sont tourné le dos, bradant leur cohésion.
Ainsi, la clé de répartition mise en place par le directoire du Rhdp avec l'onction des leaders du mouvement a été balayée du revers de la main. A cet effet, le communiqué du directoire du Rhdp induisant cette clé de répartition a été salué avec une bronca à nulle pareille.
Dans les rangs des formations, membres du Rhdp, notamment, du Pdci-Rda, chacun croyait en son étoile et en son destin de député dans cette 10ème législature qui s'ouvre. De guerre lasse, le secrétaire général du Pdci, Alphonse Djédjé Mady, pressé de toute part, est revenu sur le communiqué, perforant ainsi le tamis qui filtrait les candidatures. Henri Konan Bédié, depuis Paris, a annoncé que le Rhdp ira aux législatives en rang dispersé mais pas opposés.
Tous ceux qui croyaient en leurs chances ont fait acte de candidature au grand dam de la discipline de leur parti politique. Ouvrons grandement les yeux. Le constat est là. Très net. Le Pdci qui se croyait plus fort que ses alliés fait l'amer constat qu'il y a plus fort que lui. Son rêve de se voir sur la plus haute estrade du Parlement s'est estompé. Le Rdr sera représenté au Parlement avec une majorité très confortable. L'élection du président de l'Assemblée nationale obéira au bon vouloir du Rdr. A l'heure du bilan, le temps des jérémiades a sonné pour les mauvais perdants qui multiplient à l'envi les recours en annulation abondamment relayés par les journaux Pdci. Les candidats du Pdci sont sur tous les fronts. Si les premières prescriptions du directoire du Rhdp avait été suivies à la lettre, Yamoussoukro, où le Pdci, aux élections présidentielles, est venu en tête aurait conservé ce siège à l'Assemblée nationale. Car, le Rdr se serait incliné pour lui laisser la place. Surpris par la victoire du Rdr à Yamoussoukro, U n journal proche du Pdci-Rda, a écrit hier ceci dans ses colonnes: A-t-on déjà oublié Houphouët-Boigny?
K. Marras. D