vendredi 16 decembre 2011 par AIP

La population du village d'Akoundié (23 km de N'Douci), dans le département de Tiassalé(Sud, région des Lagunes), ont unanimement boudé le scrutin législatif de dimanche, pour protester contre le nouveau découpage électoral qui rattache leur circonscription à Tiassalé-Morokro, au lieu de N'Douci-Gbolouville, ont rapporté des habitants de la localité.

L'on a en effet constaté que, dimanche, l'urne déposée sur la place publique de la localité, aurait été retournée vide à la commission électorale indépendante locale, et que pas un seul des 53 électeurs inscrits sur le listing électoral ne s'étant déplacé pour accomplir son droit de vote.

Deux autres villages, Ahua et Assinzé, également détachés de la même circonscription électorale de N'Douci-Gbolouville et rattachées désormais à Tiassalé-Morokro, ont, en revanche, participé au scrutin, signale-t-on. Le gouvernement, en certains endroits du pays, pourrait être confronté à des manifestations de rejet du nouveau découpage administratif, effectué en 2009, et confirmé, il y a peu.

Dans les départements de Mankono(nord-ouest, région du Worodougou) et Bouaké(centre-nord, région du Gbéké, ex-Vallée du Bandama), le gouvernement a créé deux nouveaux départements, Kounahiri et Botro. Le département de Kounahiri a formellement sous sa tutelle territoriale, outre le chef-lieu de la circonscription dudit, la sous-préfecture et commune de Kongasso.

Mais, cette dernière, majoritairement d'ethnie Koyaka(un sous-groupe Malinké), s'est énergiquement opposé à ce projet, et fait savoir, à travers courriers officiels et manifestations locales, qu'elle ne se sent nullement concernée par cette affaire, plaidant qu'elle veut demeurer dans le giron maternel de Mankono.

Au niveau du département de Bouaké, le gouvernement a également mis les sous-préfectures de Diabo et Languibonou devant le fait accompli, les détachant du département de Bouaké auquel elles sont plus proches(environ 18 Km de Bouaké), pour les rattacher au nouveau département de Botro. La sous-préfecture de Botro compterait, d'après des données, 32 villages, très loin de sa voisine de Diabo, qui compte 64 villages, non compris les sites habités.

Là encore, la population de ces deux circonscriptions, qui constituaient, jusqu'à fin années 90, la sous-préfecture de Diabo, soutenues par leurs autorités politiques, la notabilité et la chefferie traditionnelle, les cadres et les jeunes, s'est également élevée contre cette situation, lors d'une rencontre, tenue expressément sur la question, à Diabo, en 2009.

Le peuple Gblo, fort de ces deux sous-préfectures, Diabo et Languibonou, avec leurs 32 villages chacune, non compris également les sites habités, s'est fait entendre sur la question, proclamant solennellement, lors d'une rencontre au sommet, ne pas se reconnaître dans leur nouvelle identité administrative. Cette prise de position fut même formalisée par un courrier, adressé aux autorités compétentes qui n'y ont donné, à ce jour, aucune suite. Pour l'heure, ces populations sont dans l'expectative.

Sous l'administration coloniale, Botro, 32 villages, relevait de la subdivision centrale de Béoumi, tandis que Diabo(comprenant Languibonou) l'était de la subdivision centrale de Bouaké. Des sources signalent que la création de nouveaux départements l'a été, à l'instigation de cadres locaux proches de l'ex-régime FPI, qui y entendaient "ouvrir des couloirs électoralistes à l'ex-chef de l'Etat, Laurent Gbagbo".

Au risque de voir, la contestation s'approfondir, le gouvernement devrait envisager, suggère-t-on, une consultation nationale pour rapprocher les divergences, et parvenir à un consensus sur la question. Cette démarche ayant l'avantage de parvenir à négocier un consensus, sorte de modus vivendi, et de mobiliser, en un processus unitaire, toutes les communautés en marche vers le progrès, en vue de l'édification d'un Etat moderne, soucieux des préoccupations de sa population, préconisent ses adeptes.

(aip)

kkp/kg/seba/nf

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