Le président de la HACA (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle), Ibrahim Sy Savané a, le mercredi 21 décembre 2011, reçu en audience l'ambassadeur français chargé de l'audiovisuel extérieur, Louis de Broissia et trois de ses collaborateurs. La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle a traduit à ses hôtes ses inquiétudes relatives au passage brusque de la Côte d'Ivoire au numérique. Si pour Sy Savané le passage du système analogique au numérique nécessite d'énormes moyens logistiques et financiers, il n'en demeure pas moins qu'il faut mettre en place des normes juridiques, réglementaires et fiscales, puis une stratégie de sensibilisation des populations ivoiriennes. Nous allons passer de l'incantation à l'action. Nous allons faire des propositions au Gouvernement pour ne pas que les Ivoiriens investissent dans le matériel (postes de télévision) qui soit obsolète d'ici à 2015. La Côte d'Ivoire doit réaliser une transition qui doit permettre aux téléspectateurs et aux entreprises de l'audiovisuel d'être les principaux bénéficiaires. Il faut véritablement un modus operendi pour permettre à la Côte d'Ivoire de réaliser ce bond qualitatif vers le numérique, a-t-il commenté. Faut-il libérer l'espace de l'audiovisuel avant le passage au numérique ? A cette interrogation, Sy Savané est formel: La HACA dit qu'on peut libéraliser l'espace sans qu'il y ait une incidence sur le passage de l'analogique au numérique. Louis de Broissia a indiqué que la Côte d'Ivoire est en retard en matière de numérique. Le numérique n'est pas le paradis mais c'est un mode d'échange. Il peut permettre à la Côte d'Ivoire d'être le chef de file de la sous-région, a promis l'ambassadeur français chargé de l'audiovisuel extérieur. Par ailleurs, Louis de Broissia, a fait savoir que le passage au numérique doit s'appliquer à une zone ou une région qui, dira-t-il, constituerait un espace expérimental pour jauger la faisabilité du projet. Puisque, l'exemple ivoirien est différent de celui de la France.
Patrick Krou