vendredi 23 decembre 2011 par Le Nouveau Réveil

Le président de la Cdvr, Charles Konan Banny, au cours de sa rencontre avec le Cojep, n'a pas porté de gant pour rappeler les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo à l'ordre face à leur attitude qu'il a jugée un peu déplacée. Je remercie les uns et les autres d'être venus cet après-midi. Les uns et les autres, qui sont ici et qui sont venus à cette rencontre, parmi eux, beaucoup d'entre eux, parce qu'ils sont sincères, parce qu'ils ne trichent pas avec les uns ou les autres, vont reconnaître que ce n'est pas la première fois qu'ils foulent le sol de cette résidence. Car, il s'agit de ma résidence. Donc quand on vient dans une résidence et qu'on est en groupe, il y a une manière de se comporter. La première prière que je vais vous faire, c'est qu'on n'est pas sur une place publique. On est dans une résidence et vous êtes invités chez moi. Ce n'est pas un lieu de meeting politique. Ceux qui sont déjà venus ici le savent. Je suis dans mon intimité. Quand quelqu'un vous met dans son intimité, il y a une manière de se comporter. Cela s'appelle tout simplement de l'éducation. () donc je souhaite qu'on l'applique. Ceux qui me connaissent savent que je ne triche pas. Je voudrais donc que notre conversation soit utile pour la Côte d'Ivoire et pour vous. () , a-t-il souhaité avant d'ajouter : Apprenez à dire les choses, les mêmes choses, sur un ton différent. Je n'ai pas aimé le ton parce que, entre ?'on vous invite'' et ?'on vous prie'', voilà deux manières différentes de dire la même chose. Quand on respecte, on prie. Mais là, c'est une injonction. C'est inapproprié ! Nous savons qu'il y a eu des problèmes graves et la mission de la Cdvr, c'est de rechercher les raisons profondes. Cette recherche ne sera pas influencée par qui que ce soit. C'est pourquoi, ça ne sert à rien que nous fassions des injonctions. Je ne souhaite pas que la réconciliation, qui est un impératif catégorique pour la nation ivoirienne, fasse l'objet de préalable. La réconciliation, ce n'est pas mon affaire à moi seul, donc je n'ai pas d'injonctions à recevoir. J'ai des avis à recueillir. Que la responsabilité des uns et des autres soit assumée en souhaitant que chacun de nous aura le courage d'assumer ce qu'il a fait., a-t-il dit avant de faire cet appel à l'endroit de ses hôtes : Préparez-vous, mes amis, la nation vous interpellera. Peut-être pas tous en groupe parce qu'il n'y a pas de responsabilité collective. Préparez-vous à les assumer, non pas parce qu'on veut vous foutre en prison, mais on veut savoir si vous adhérez au processus de dialogue et vérité. () Préparez-vous à vous confesser. Vous demanderez pardon et, en ce moment-là, vous serez absouts. Parce que cet exercice, ce n'est pas pour humilier qui que ce soit. Il faut reconnaître que nous avons fauté et qu'on prenne l'engagement qu'on ne le fera plus. Voilà la problématique. Le passé, il est lourd, mais il sera visité. Les exactions seront mises à nu, les coupables seront identifiés. Et dans tout cela, n'oublions pas que beaucoup d'entre nous on été victimes. Je veux que vous vous organisiez pour participer au processus. Je suis persuadé que vous ne vous en sortirez pas en dehors de ça. Il n'y a pas d'autres alternatives. C'est parce que c'est difficile que j'ai accepté de le faire. Personne ne sera épargné. Ni vengeance ni impunité. Mais, vérité, repentance, reconnaissance et pardon.
Propos recueillis par Lance Touré

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