vendredi 23 decembre 2011 par L'expression

A l'initiative de Karim Ouattara, conseiller spécial du président de la Commission dialogue-vérité-réconciliation chargé de la jeunesse, une forte délégation du Cojep a échangé hier avec le Premier ministre, Charles Konan Banny. Dans un dialogue franc, le président Banny et ses hôtes se sont dit les vérités.

On peut le dire tout net, Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue-vérité et réconciliation(Cdvr) a du pain sur la planche. Hier, au cours d'une rencontre qu'il a eue avec le bureau exécutif national intérimaire du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes, Banny a craché ses vérités suite aux revendications posées par les jeunes patriotes par la voix de Yavo Martial, président intérimaire du Cojep. Tout est parti d'une rencontre initiée par Karim Ouattara, conseiller spécial du président de la Cdvr, chargé de la jeunesse.

Ayant répondu à cet appel, celui qui assure l'intérim Charles Blé Goudé s'est saisi de cette tribune pour poser les préoccupations de la galaxie patriotique sur certaines questions brûlantes de l'actualité. Monsieur le président, le Cojep vous invite à tout mettre en ?uvre pour le retour en Côte d'Ivoire du président Laurent Gbagbo en qui se reconnaissent près de la moitié des Ivoiriens. C'est ce monsieur qui, malgré la rébellion, a accepté de travailler avec ces rebelles au nom de la paix et de la réconciliation. ?uvrer pour la libération de tous les prisonniers politiques, ainsi que le retour de tous les exilés, pour la levée des mandats d'arrêt internationaux lancés contre notre président Charles Blé Goudé et la libération du siège du Cojep ainsi que notre camarade Angénor Youan Bi incarcéré à la Maca , a demandé d'entrée le président intérimaire du Cojep.

Vous serez interpellés !
Il n'en fallait pas plus pour susciter le courroux du président de la Cdvr qui a vu en ces revendications des injonctions. Après avoir donné une leçon de morale aux jeunes patriotes dans un discours assez musclé, suite au ton de leurs propos et à la nature de leurs revendications, Banny n'est pas passé par quatre chemins pour leur asséner ses vérités. Que le processus soit inclusif et participatif. La réconciliation, ce n'est pas mon affaire à moi seul. Je n'ai donc pas d'injonctions à recevoir, mais plutôt des avis , a asséné le président de la Cdvr avant d'apporter des éléments de réponse aux revendications des jeunes patriotes. La Cdvr est un centre d'écoute pour tout le monde. Mon rôle aujourd'hui ne consiste pas à régler des préoccupations que vous avez exprimées qui ressemblent à des préalables.

Je souhaite que la réconciliation qui est un impératif catégorique ne soit pas l'objet de préalables. Vos préoccupations sont sérieuses, mais il y en a de plus sérieux. C'est ceux qui sont sous la terre. Vous avez dressé un tableau de vos préoccupations, mais vous avez oublié les morts. Ne soyez pas égoïstes , a exhorté Banny. Poursuivant, Charles Konan Banny a même indiqué aux jeunes du Cojep que tous ceux qui ont commis des exactions seront interpellés. Vous serez interpellés. Préparez-vous à ça. Il n'y a pas de responsabilité collective, elle est individuelle. Vous allez vous confesser et vous allez demander pardon. Ce n'est pas pour vous humilier, mais pour vous absoudre. C'est après tout ceci que vous serez pardonnés. Toutes les exactions seront mises à nue et tous les coupables, quel que soit le camp dans lequel ils se trouvent seront identifiés , a mis en garde Charles Konan Banny. Avant l'entame de son discours, le président de la Cdvr a rendu hommage à son jeune conseiller Karim Ouattara qui pu persuader les jeunes patriotes d'effectuer ce déplacement malgré tous les risques sécuritaires.

Kra Bernard

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