lundi 16 janvier 2012 par L'Inter

Le Secrétaire exécutif du Groupe écologique de Côte d`Ivoire (GECI), Jabob N`Zi et le secrétaire général du Syndicat des exploitants forestiers de Côte d`Ivoire, Julien Bié, ont co-animé une conférence de presse hier dimanche 15 janvier, à Ibis hôtel Plateau. Au centre des échanges, attirer l`attention des autorités gouvernementales sur la déforestation qui guette la Côte d`Ivoire avec l`exploitation abusive du bois de vêne (Pterocarpus Erinnaceus) au-dessus du 8ème parallèle. ``L`Etat a interdit la chasse et toute exploitation au-dessus du 8ème parallèle afin d`équilibrer notre écosystème. Malheureusement, cette zone fait l`objet d`une mauvaise exploitation. Des opérateurs chinois ont investi tout le nord avec la complicité de certains responsables de l`administration forestière pour exploiter le bois de vêne qui est, pourtant, une essence à promouvoir``, a déploré Jacob N`Zi, rappelant que par cette exploitation incontrôlée, la disparition du bois de vêne aura un impact écologique très grave sur la zone nord qui est la porte d`entrée du désert. ``Qu`on ne s`y méprenne pas, si le Premier ministre et le Chef de l`Etat ne réagissent pas pour arrêter l`hémorragie, le nord ivoirien sera exposé à la sécheresse et à la famine dans les années à venir. Sans oublier le réchauffement climatique et les gaz à effet de serre consécutifs à la destruction du couvert végétal``, a-t-il averti. Pour le conférencier, des responsables de la Direction de la production et des industries forestières (DPIF) du ministère des Eaux et Forêts font prendre des décisions intéressées au ministre des Eaux et Forêts pour piller le bois de vêne qui constitue plus de 80 % du couvert végétal au-dessus du 8ème parallèle. Au soutien de leur affirmation, Jacob N`Zi et Julien Bié brandissent la décision N° 00588/ Minef / Dpif du 26 octobre 2011 portant prorogation de coupe de bois de vêne à une société de la place. ``Sur proposition de la direction de la Dpif, le ministère a autorisé cette société à procéder à la coupe de bois de vêne se trouvant dans son périmètre dans le département de Séguéla. Et pour distraire l`opinion, cette décision indique que le vêne étant une essence de forêt naturelle, il ne peut faire l`objet d`exportation de son bois brut, équarris et en plots. Raison pour laquelle cette essence est soumise à transformation préalable``, ont dénoncé les conférenciers, pour qui les techniciens du ministère des Eaux et Forêts cachent bien d`informations au ministre Nabo. A les en croire, l`Etat ne tirant rien de cette essence, il lui est difficile de reconstituer le couvert forestier une fois qu`elle est exploitée. En tout état de cause, les écologistes invitent le gouvernement à procéder au recensement des opérateurs de la filière bois de vêne et à créer un seul parc à bois (au détriment de la cinquantaine existante) pour exercer un meilleur contrôle de la filière.

G. DE GNAMIEN

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