mercredi 18 janvier 2012 par L'intelligent d'Abidjan

A la faveur du Festival du film de Tanger au Maroc, le comédien ivoirien Sidiki Bakaba, ancien directeur du Palais de la Culture d`Abidjan, a expliqué à un confrère Sénégalais comment il a pu échapper à la mort le 10 Avril 2011 dans le Bunker de l'ex-chef de l'Etat, Laurent Gbagbo.

Selon Sidiki Bakaba, il a eu la vie sauve ce jour-là, grâce au nouvel ambassadeur de la Côte d`Ivoire à Paris, Ally Coulibaly et au ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, par le biais de son épouse qui a saisi la cellule de crise du Quai d`Orsay. Blessé dans le Bunker de Laurent Gbagbo et transporté au Centre hospitalier et universitaire (CHU) de la commune de Cocody par l'armée française le 11 Avril 2011, Sidiki Bakaba a été évacué quelques jours après en France pour y subir des soins intensifs. Interrogé pas le Soleil de Dakar au Festival de Tanger, le cinéaste ivoirien raconte que c'est son épouse Ayala qui a contacté par téléphone, le gardien de leur maison, qui a pu récupérer son passeport français, sauvé des pillages. ?'Après des efforts multiples, elle a saisi la cellule de crise du Quai d`Orsay, le nouvel ambassadeur de la Côte d`Ivoire à Paris, Ally Coulibaly (un jeune que j`ai vu grandir) qui, à son tour, a contacté le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio. J'ai été finalement, rapatrié en France, après de nombreux jours passés au Chu de Cocody. Le médecin français qui m`a consulté à mon arrivée m`a dit que si j`étais resté 24 h de plus à Abidjan, j`allais mourir, tellement mon corps était empoisonné par les balles et les blessures'', explique l'acteur principal de ?'le guérisseur''. Qui ne manque pas de louer le Seigneur qui avait guidé les pas de l'artiste Paul Madys avec qui, il se trouvait comme par hasard ce jour là. J`étais avec Paul Madys, un chanteur proche de Gbagbo dont la s?ur a été tuée dans sa maison. L`un des soldats français, sentant sans doute qu`on allait nous exécuter, a voulu nous emmener avec lui, mais il tenait, d`abord, à informer ses collègues. Paul Madys leur a dit : "si vous nous laissez là, ils vont nous tuer. Emmenez Sidiki avec vous et laissez-moi ici, je préfère mourir et le sauver, même si j`ai 20 ans de moins que lui. Cette phrase m`a ébranlé, car ce jeune homme n`est pas du Nord, n`est pas malinké comme moi, pourtant, il a voulu se sacrifier pour ma survie. Finalement, les militaires français nous ont tous embarqués dans leur char et nous ont conduits à l`hôpital de Cocody, raconte le cinéaste. C'est en France que Sidiki Bakaba apprendra plus tard, l`arrestation de Gbagbo.

Dosso Villard

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