mercredi 18 janvier 2012 par Le Patriote

Le premier des Gabonais l'a dit. L'événement, qui se disputera conjointement au Gabon et en Guinée Equatoriale, est une première du genre. Un honneur pour ce pays d'Afrique central mais pour tous les Gabonais. Pour cette CAN, le Gabon entend relever trois défis et non des moindres. D'abord celui de l'organisation. Ensuite, celui de la mobilisation et enfin le défi sportif. Sur le plan organisationnel, le Gabon, petit pays riche mais très en retard en matière infrastructurelle, se devait de faire taire les critiques des sceptiques qui doutaient de sa capacité à créer les conditions d'une bonne CAN. Le pays d'Ali Bongo a dû mettre les bouchées doubles pour confondre ses détracteurs. L'ancien stade municipal de Libreville ne pouvant être prêt à temps, le Gabon s'est appuyé sur sa coopération avec la Chine pour sortir de terre un stade flambant neuf. Le Stade de l'Amitié qui a été inauguré avec le match amical face au Brésil. C'est d'ailleurs ce stade de 40000 places qui accueillera la finale. Selon certains chiffres, le Gabon a décaissé la colossale somme de 8,5 milliards d'euros en six ans pour répondre aux exigences de la CAF. A Franceville, le comité local d'organisation a réhabilité le stade de cette localité, qui accueillera le groupe D, et un quart de finale. Le Stade de la Rénovation a désormais une capacité de 25000 places. Si le défi infrastructurel semble relevé, celui de la mobilisation est dans toutes les têtes. Taxé à tort ou à raison d'être un pays cher, le Gabon s'apprête à accueillir ce qui est devenu au fil des éditions une véritable fête de la culture et de l'hospitalité africaine. Mais si le coût de la vie reste en l'état, il y a de fortes chances que cette CAN ne connaisse les records de mobilisation constatés au Mali, au Burkina Faso, en Afrique du Sud et un peu partout. Toutefois, les autorités veulent réussir leur compétition. Un pont aérien est envisagé pour résoudre le problème de déplacement entre Franceville et Libreville. Ensuite, les Gabonais veulent donner à ce grand rassemblement footballistique une note culturelle pour en faire un véritable festival. C'est sur le plan sportif que le Gabon est le plus attendu par son peuple. Les Gabonais se sont mis à rêver d'un exploit à la maison surtout que la finale de cette CAN aura bel et bien lieu à Libreville. Les Panthères, depuis deux ans, multiplient les matchs amicaux. Après une qualification ratée de près pour le mondial 2010, le Gabon a conservé son groupe homogène pour préparer sa CAN. Daniel Cousin et autres mêleront leur expérience à la fougue de jeunes loups aux longues dents qui ont brillé lors du tournoi pré olympique en décembre dernier au Maroc. Mais, pour plusieurs observateurs, le Gabon devra montrer encore plus de chose sur le terrain. Car tout compte fait, le douzième homme seul ne suffira pas au bonheur des hommes de l'Allemand Gernot Rohr. Surtout qu'en face, il y a le Maroc et surtout la Tunisie.

Le Maroc, est prétendant sérieux
Peu d'observateurs parlent du Maroc en termes de favoris. Et pourtant, l'équipe d'Eric Gerets délivre, à n'en point douter, l'un des plus beaux jeux du continent. Assis sur un jeu offensif avec des joueurs confirmés comme Mustapha Hadji, Chamakh, Kharja et autres, les Lions de l'Atlas avancent masqués sans faire du bruit autour de leur ambition. Mais personne n'est dupe. Avec un compétiteur de la trempe de Gerets et un groupe qui a de l'expérience à revendre, nul ne doute que le Maroc tentera de surprendre et pourquoi ne pas convoiter sérieusement un trophée qu'il a gagné il y a 36 ans. Toutefois, il faudra que les Lions de l'Atlas sortent le grand jeu pour ne pas tomber dans le piège d'une poule C qui réunit également le Gabon, le Niger et la Tunisie.

La Tunisie veut créer une révolution
La Tunisie, après son succès à domicile lors de la CAN de 2004, n'a plus été vraiment une menace pour ses différents adversaires. Les Aigles de Carthage ont finalement fait place à des Aiglons qui veulent aujourd'hui prendre leur envol. Logés dans une poule assez délicate mais pas très compliquée, Sami Trabelsi et ses garçons savent qu'il leur faudra bien man?uvrer pour se retrouver au second tour. Ce qui serait déjà un très bon pas. Cependant, le premier match face au Maroc à Libreville sera très déterminant dans la suite de la compétition.

Le Niger à l'école des grands
Le Mena du Niger est non seulement la surprise de cette poule mais de la CAN toute entière. Car le Niger disputera au Gabon la première coupe d'Afrique des nations de son histoire. Mais faut-il pour autant sous-estimer le Mena ? Pas vraiment car cette équipe s'est qualifiée au nez et à la barbe de l'Egypte et de l'Afrique du Sud. C'est bien ce petit poucet qui a terrassé les Goliath comme les Bafana-Bafana et les septuples champions d'Afrique. Réussiront-ils à rééditer leur exploit du tour éliminatoire ? La réponse dans quelques jours. En attendant, le Niger évoluera dans le beau rôle de celui qui vient apprendre et qui n'est pas attendu. Mais, les autorités sportives nigériennes ont quelque chose derrière la tête. Le fait d'adjoindre Roland Courbis à Harouna Doula est loin d'être fortuit. Depuis le Cameroun, le Niger fourbit ses armes pour aller livrer bataille. Les adversaires du Mena sont avertis car la coupe d'Afrique réserve toujours des surprises.Au total, le groupe C promet des rencontres remplies de suspenses. Avec un pays hôte qui veut aller le plus loin possible, une Tunisie qui veut revenir au premier plan, un Maroc qui veut exister plus de trente ans après et le Niger décidé à jouer les troubles fêtes, ce groupe ne surprendrait personne s'il créait les meilleures sensations de cette CAN.

Koné Lassiné

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