mercredi 18 janvier 2012 par Nord-Sud

La guerre contre la corruption s'intensifie. L'arrestation puis le limogeage du directeur général des douanes, Ousmane Guiro pour détournement est un signal fort.


Il veut bien mériter son nom de pays des hommes intègres. Le Burkina Faso vient de donner un tour de vis plus rigoureux dans la lutte contre les détournements de biens publics. Interpellé le premier jour de l'an, le directeur général des douanes, Ousmane Guiro, a été limogé illico presto par un décret du chef de l'Etat. Une grave affaire de détournement, qui porte sur la colossale somme de près de deux milliards de francs CFA, et dans laquelle le patron des douanes serait impliqué. Les résultats de l'enquête diligentée par la gendarmerie devraient sceller son sort. Le signal est suffisamment fort. Tout indique que plus rien ne sera comme avant au Faso. En frappant immédiatement, Blaise Compaoré semble vouloir indiquer que cette année sera celle de la rigueur contre tous ceux qui se rendent coupables de détournements de fonds publics. Contrairement à ce que certains pourraient penser, cet avertissement sans frais ne restera pas juste un coup d'éclat. Le pays est en train de négocier le virage du vrai changement de cap dans la lutte contre les abus de biens sociaux. L'arbre Guiro- et en attendant qu'il soit régulièrement déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés - ne devrait pas cacher la forêt de la haute corruption qui mine la société burkinabé. Mais des efforts sont en cours. Comme le président du Faso, plusieurs responsables institutionnels sont déterminés à jouer leur partition pour tordre définitivement le cou à l'impunité. Après l'éclatement de l'affaire Ousmane Guiro, ce sont les parlementaires qui ont donné le rythme. Le réseau parlementaire anti-corruption, Burkindi a décidé d'instruire les députés sur le vocabulaire de la lutte contre la corruption les 12 et 13 janvier derniers à Ouagadougou. Il s'agissait de les impliquer dans la procédure, toute chose qui contribue indéniablement à crédibiliser l'exercice auprès du grand public. Mais bien avant, le pays s'est doté en 2007 d'un cadre formel pour traquer corrupteurs et agents corrompus. La création de l'Autorité supérieure du contrôle d'Etat (ASCE), dirigée par le contrôleur général d'Etat, Henri Bruno Bessin, sonne comme une réponse à l'exaspération des Burkinabè devant la corruption. L?une des missions de l'ASCE, celle que lui confère la loi est de : recevoir et étudier les dénonciations des administrés dans leur relation avec les administrations de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics ou tout autre organisme investi d'une mission de service public. Depuis le 1er janvier dernier, le nouveau manuel de procédure est entré en vigueur et participe au renforcement de la bonne gouvernance au Burkina Faso. Encourageant !

Bakayoko Youssouf

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