mercredi 8 fevrier 2012 par Le Patriote

Boutiques ouvertes, gare routière grouillant de monde, petits commerces ouverts de part et d'autre de la rue principale, des populations allant et revenant des champs, des femmes s'activant à la préparation de l'attiéké. Tel est l'aspect qu'offrait hier, la sous-préfecture de Toupah, située à 20 km de Dabou sur l'autoroute. Il est 13h, lorsque notre véhicule de reportage fait son entrée dans le village. Par groupe de deux ou trois, des jeunes échangent entre eux. Toute chose qui prouve que la vie a réellement repris. Pourtant, cette quiétude habituelle a été troublée dans la nuit du dimanche au lundi par une descente des FRCI dans le village. Nous avons tous été réveillés par des coups de feu autour de 1h du matin, explique Tchotch Lasme Dominique, fils du village qui avait à ses côtés Lasme Djoungba et Yedoh Gnagne Josué, qui confirme l'information. Propos appuyés par Adou Essagne Esaïe, notable et porte-parole de la chefferie. L'homme qui parle sous le regard du chef du village, Gnagne Agness Etienne et d'autres notables, ne dit pas autre chose. Nous autres, par peur, avions décidé de nous terrer chez nous. Mais de chez nous, nous entendions les coups de feu. C'est au petit matin que avons su que des FRCI étaient venues au village, explique-t-il. Une présence motivée par l'attitude d'un des fils du village, le nommé Adouly. Toute la journée, il a menacé Gueï, un vigile qu'il a pris pour un élément des FRCI, de représailles, expliquent nos interlocuteurs. Vous les FRCI là, nous allons vous brûlez, ne cessait-il de répéter, relate un fils du village. Malgré les explications du vigile, Adouly n'a rien voulu comprendre. Finalement, le vigile a fait appel aux FRCI qui ont dépêché deux éléments. Les deux éléments ont été obligés de battre en retraite parce qu'Adouly se faisait menaçant. Il s'en prenait non seulement à eux, mais aussi au président de la République, poursuivent nos interlocuteurs. Finalement, Adouly est revenu à de meilleurs sentiments et a remis le portable à Gueï qu'il lui avait arraché. C'est sur ces entrefaites que la nuit tombe sur le village. Entre-temps, de source militaire, on indique qu'il s'agit d'une traque à l'homme. En effet, le véhicule d'un des fils du village, serait suspect. Un véhicule, qui selon une source militaire, changerait de plaque d'immatriculation régulièrement. Touchés dans leur amour propre, les populations qui reconnaissent qu'il y a de la provocation de la part de certains des leurs, ont décidé de passer à l'offensive. Ainsi, ont-elles tenu hier à la place publique du village, une rencontre de vérité qui a duré plusieurs heures. Désormais, chaque membre du village devra répondre de ses actes vis-à-vis de la loi. Chacun est invité à dénoncer tout acte suspect. C'est pourquoi, dans les jours à venir, une réunion sera organisée avec tous les chefs des 10 villages de la sous-préfecture. Nous allons leur dire de sensibiliser leurs fils pour qu'ils rendent les armes s'ils en possèdent , a précisé le porte-parole de la notabilité. Toupah n'a pas de camp d'entraînement et ne vaudrait pas être une base arrière à toute déstabilisation du pouvoir, a dit le porte-parole de la chefferie du village. Tout le village a également pris la résolution de ne reconnaître qu'un seul président de la République, il s'agit d'Alassane Ouattara.

Thiery Latt, Envoyé Spécial

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