mercredi 8 fevrier 2012 par L'expression

Comment peut-on expliquer le manque d'engouement des parents autour du livre pour enfants ?

C'est un désintéressement. Je le dis parce que la semaine qui a suivi l'organisation de notre journée en décembre dernier, une entreprise de textile a ouvert des stands pour une exposition vente dans la cour du musée national qui avoisine notre structure. J'ai vu des mères défiler et aucune des femmes qui entraient au musée n'en ressortait sans un paquet à la main. Le pagne le moins cher était à 17.000 Fcfa. Le livre le moins cher lors de notre journée était à 2.500 Fcfa. Rare sont les parents qui sont venus à la bibliothèque pour acheter des livres pour leurs enfants. Cela est regrettable.

Le livre et la lecture : enjeux pour les communes était l'un des thèmes phares de ces journées. Quelle devrait être la contribution des élus locaux pour la promotion du livre ?

Ces journées s'adressaient particulièrement aux enfants. La Bibliothèque nationale, à part celle du district d'Abidjan, est le seul espace qui propose de la lecture pour enfant. Nous avons des enfants qui nous viennent d'Abobo, de Yopougon, Angré, Adjamé Bracodi-Bar et Marcory. Il est impérieux que dans les politiques sociales et culturelles des communes, le livre et la lecture occupent une place de choix. Aussi, nous avons voulu mettre les collectivités locales au c?ur de ces journées parce qu'elles constituent le moteur du développement. Pour permettre aux populations des différentes communes d'être des acteurs actifs du développement, il faut instruire les élus. Ces derniers à leur tour inviteront leurs concitoyens à la lecture pour une participation effective et positive au développement. Malheureusement, les communes n'ont pas répondu à notre appel. Mais nous avons eu des échanges enrichissants avec les trois communes qui ont participé à cette première édition.

Que propose la Bibliothèque nationale pour décentraliser les centres de lectures ?
A l'issue de ces rencontres, la Bibliothèque nationale s'est proposée d'apporter des solutions aux préoccupations des animateurs de ces centres de lecture de ces communes à l'image de la bibliothèque de Port-Bouët qui est partie en fumée dans un incendie. Nous avons voulu impliquer les communes en organisant un concours de dictée intercommunal. Qui dit livre et lecture parle également d'écriture. Nous n'avons pas voulu d'un concours inter-écoles, car notre objectif était de mobiliser les populations. Il faut sortir le livre du cadre scolaire, car cela est contraignant. Il faut donner le goût et le plaisir de la lecture aux enfants. Mais cela ne peut pas s'acquérir dans le cadre scolaire où il y a des contraintes et des compétitions.

Fofana Ali (Stagiaire)

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