mercredi 8 fevrier 2012 par L'expression

Il ne se passe pas de semaines, ces derniers temps, sans que l'on ne signale des affrontements entre populations et Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci), dans le département de Dabou. Le dernier en date est l'affrontement qui a opposé la jeunesse de la sous-préfecture de Toupah aux éléments Frci de la zone. Résultat de cette rixe : 20 arrestations, dont quatre jeunes encore maintenus dans les cellules des Frci à Dabou, pour nécessité d'enquête et un blessé par balle. Tout est parti d'un fait banal entre trois vigiles et une jeune fille de Toupah. Trois jeunes vigiles de la plantation d'hévéa (Irha), en villégiature dans la localité, s'offrent un temps d'amitié autour d'une bière dans un maquis. Quelques instants après, l'un des vigiles constate la disparition de son téléphone portable. La tenancière des lieux identifie une jeune fille du village, présente au moment de la disparition du téléphone en compagnie de son ami, comme la responsable du vol. Interpellée, la jeune fille fait intervenir son ami qui menace le vigile. Le vigile fait alors appel à ses collègues. Ils sont menacés de mort par la jeunesse de la localité qui les accuse de sales soldats de Ouattara dont ils ne reconnaissent pas le pouvoir. Des injures et autres insultes fusent à provision sur le pouvoir en place à Abidjan et les forces républicaines. Malgré la présentation des cartes professionnelles des vigiles attestant qu'ils sont des employés d'Irha, les jeunes de Toupah maintiennent leurs accusations contre eux. Face à la tournure des évènements, l'un des vigiles court alerter les Frci basées à l'entrée de la ville. Dès l'apparition des soldats, ce sont des slogans hostiles au pouvoir Ouattara qui les accueillent. Bientôt, nous allons mettre fin au pouvoir de ?'Mossi Dramane''. Notre village est ?'Gbagboïsé'' , scandent les jeunes. La tension monte. Surtout que la veille, une rumeur ayant circulé dans la cité faisait état de l'arrestation d'un des cadres locaux de Lmp. Les choses prennent rapidement une tournure de bagarre rangée. Des tirs d'armes retentissent. Le résultat est connu. Suite à l'intervention de certains cadres de la localité et de Mme le sous-préfet, une rencontre a lieu dans la ville. Mettez-vous dans les rangs. Car, compte tenu des bruits de bottes à Dabou, le gouvernement est actuellement très regardant sur tout ce qui se passe dans le département. Sinon, l'Etat usera de la force, s'il le faut pour mettre au pas tous les réfractaires. Mettez-vous au travail, la seule chose qui peut véritablement vous donner la vraie indépendance , a conseillé Mme le sous-préfet à ses administrés.

Sam-Wakouboué

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