Cinq chefs d'état-major des pays membres de la CEDEAO sont depuis hier, à Bamako pour tenter d'obtenir le départ de la junte militaire qui s'est installée au pouvoir au Mali, le 21 mars dernier après le renversement du président Amadou Toumani Touré. Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major de l'armée ivoirienne, par ailleurs président du comité des chefs d'état-major des armées de la CEDEAO et ses pairs du Burkina Faso, du Niger, du Nigeria et du Sénégal, sont arrivés dans la capitale malienne pour discuter avec les hommes du capitaine, Amadou Aya Sanogo afin que ceux-ci retournent en caserne pour que s'instaure rapidement, l'ordre constitutionnel au Mali. Le groupe de contact formé à Abidjan après une réunion d'urgence des chefs d'état-major des pays de la CEDEAO s'est, en effet, investi de la mission d'aider ce pays en difficulté à recouvrer l'intégrité de son territoire et ce, sans exclure des mesures contraignantes pour la junte militaire en cas d'échec de la mission. Pour l'instant donc, c'est la négociation qui est de mise. Cependant, avec la promulgation d'une nouvelle constitution le mardi dernier, le message lancé à la junte militaire de renoncer au pouvoir par les chefs d'Etat et de gouvernements de la CEDEAO, réunis en sommet extraordinaire le même jour à Abidjan, semble tomber dans l'oreille d'un sourd. Ce qui, de toute évidence, complique la tâche des chefs des armées de l'Afrique de l'Ouest à vouloir faire plier l'échine aux putschistes de Bamako. Après la phase de discussions et de médiations, une option militaire pourrait-elle être activée? En attendant, la pression est forte sur les soldats putschistes afin qu'ils cèdent par la voie pacifique. Après les chefs d'état-major, six chefs d'Etat se déplacent aujourd'hui à Bamako pour rencontrer le chef de la junte. La CEDEAO qui a décidé de ne pas abandonner le Mali, par la voix de son président en exercice, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a affirmé être décidée à donner un signal fort. Toutes les cartes sont sur la table.
Lacina Ouattara