mercredi 29 fevrier 2012 par Nord-Sud

Les coûts du transport restent élevés malgré les mesures prises par le gouvernement. Caprices des transporteurs ou exigences du terrain ?

La gare d'Utrako, aux couleurs rouge, bleue et jaune, est presque vide, ce matin. Sous le hangar fait de bancs en bois vernis, une demi-dizaine de personnes discute. Il y a eu un premier départ pour Korhogo. Il n'est pas sûr qu'un second car puisse démarrer pour la cité du poro , ce mardi: la clientèle se fait rare. Pareil à la gare d'Utna et de Sama, deux autres compagnies qui font la ligne Abidjan-Korhogo, à Adjamé-Renault. Ce n'est plus le même engouement d'avant la crise de 2002 , confie Fatoumata Cissé, une des passagères rencontrée à la gare de Sama. Elle met en cause le coût élevé du transport qui est de 10.000 Fcfa. Le ticket était d'environ 8.000 Fcfa vers 2001, et de 5.000 Fcfa avant l'an 2000 , ajout-elle. Fatoumata Cissé n'est pas la seule passagère à déplorer cette hausse. En dix-ans, les tarifs ont presque doublé sur la plupart des lignes interurbaines. Le trajet Abidjan-Man se fait à 7.000 Fcfa aujourd'hui, au lieu de 4.500Fcfa, en 2002. La hausse s'est faite successivement de 1.000 Fcfa pour atteindre 7.000 FCfa , explique Marcelin Téhidé, un passager qui se rend dans les dix huit montagnes . A la nouvelle gare d'Adjamé, pour aller à Bouaké, il faut débourser autour de 8.000 Fcfa. Il y a quelques années, il fallait juste payer 5.000 Fcfa. Abidjan-Daloa se fait autour de 6.000 Fcfa, aujourd'hui. Soit une augmentation de 2.000 Fcfa par apport à 2002. Les lignes internes d'Abidjan subissent aussi la loi de ces hausses. Wôrô-wôrô et Gbaka (véhicules de transport commun) ont majoré leurs frais de 50 voire 100 Fcfa, selon les communes. Les passagers ne décolèrent pas. Ils (les transporteurs) se sont basés sur la crise pour effectuer ces augmentations.

Aujourd'hui, le pays est réunifié, mais les prix n'ont toujours pas baissé , se plaint Bernard. B., un étudiant qui réside à Cocody. Commentaire de Moussa Soumahoro, secrétaire national des chauffeurs professionnels de Côte d'Ivoire : nous pensons revenir aux anciens coûts du transport, mais nous devons en discuter d'abord avec l'Etat. Parmi leurs exigences, la réfection de la route sur certains axes. Cissé Amara, président du Syndicat national des transporteurs professionnels de Côte d'Ivoire est plus exigeant. Rien ne nous permet aujourd'hui de baisser le coût du transport, signifie-t-il. Le carburant occupe 45% de nos charges. Pour être raisonnable, il faut revenir à 15% voire 20%. Le syndicaliste évoque aussi le coût élevé des pièces de rechange et ceux des pneumatiques. L'Etat doit baisser les taxes sur l'importation de ces pièces de rechange. Certains vendeurs font des hausses allant jusqu'à 100%, note-t-il. Quand Traoré Fétégué, secrétaire général des chauffeurs de cars et assimilés, évoque toujours la question du racket. Il existe encore quelques barrages où les policiers rackettent. Cela doit disparaître.

Raphaël Tanoh

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