La scène est désormais familière pour les populations de la région de Gbékè. Lundi nuit, aux environs de 20H, la quiétude des habitants du village d'Akpouébo, à dix-sept kilomètres de Bouaké, sur l'axe menant à Katiola, a été perturbée par des tirs nourris d'armes automatiques. Près dudit village, un car en provenance d'Abidjan pour Boundiali venait ainsi de tomber dans le traquenard des coupeurs de route. Le lendemain matin (hier), les villageois ont fait une découverte macabre : trois corps sans vie, étendus sur le bitume glacé par la fraicheur de la nuit. Plusieurs blessés ou traumatisés. Quant au car, selon les témoignages recoupés, il était méconnaissable, car criblé de balles avec des vitres brisées. Les tirs ont duré une dizaine de minutes. Dès que les tirs ont commencé, nous sommes tous rentrés dans nos maisons pour s'y refugier. Ce n'est pas la première fois, toutes les deux semaines, les coupeurs de route attaquent au niveau de cette partie de la route , a informé Y. Raphaël, un villageois rencontré hier en fin d'après-midi, sur le lieu du drame. Et d'ajouter : Des tirs qui venaient de partout ont immobilisé le véhicule dans son élan non loin du pont situé au niveau du bassin aménagé pour la culture de riz irrigué. Les impacts des balles indiquent que les balles provenaient des deux côtés de la route. Pris entre deux feux, les plus chanceux ont réussi à fuir quand le car s'est immobilisé. Les autres se sont vus dépouillés de leurs biens, notamment, téléphones portables, argent, bijoux et autres . La réaction des autorités militaires ne s'est pas fait attendre. Durant toute la journée d'hier, les ballets de véhicules militaires des Frci chargés de militaires et de gendarmes ont été observés sur le tronçon concerné. De leur côté, avec leurs 4x4 de couleur blanche, les soldats pakistanais de l'Onuci, ont également entrepris des patrouilles dans le secteur. En légère baisse depuis la mise sur pied de la brigade de lutte contre les coupeurs de route et de la police militaires, les attaques de cars sur les routes interurbaines ont repris de plus belle depuis quelque temps. Il y a dix jours, c'est un mini-car bondé de commerçants en partance pour Tiébissou qui faisait les frais des bandits. Deux jeunes passagers avaient trouvé la mort à la suite d'une attaque des coupeurs de route.
Marcel Konan
Correspondant régional