mardi 3 avril 2012 par Le Patriote

Une entreprise publique ou privée se gère selon les règles de bonne gestion. Sous Alassane Ouattara, les Directeurs généraux des sociétés d'Etat ont décidé de s'approprier ce principe de bonne gouvernance. Ainsi, après analyse d'une situation donnée, ces premiers responsables, pour éviter la faillite de leurs entreprises, sont obligées de prendre des dispositions. Elles partent du chômage technique au licenciement quand cela est nécessaire.

Récemment, ces cas se sont posés à la Sotra (Société de transports abidjanais), la Rti, le Port autonome d'Abidjan et même à la Présidence. Le seul recours pour éviter que l'entreprise ne mette la clé sous le paillasson fut les chômages techniques voire les licenciements. A la Sotra, l'actuel Directeur général, Méïté Bouaké, a dû mettre en chômage technique, 1200 agents pour ?? le redressement de l'entreprise en vue de lui permettre de retrouver son autonomie financière''. En effet, en avril 2011, l'entreprise employait 3800 agents, 100 milliards de dette fournisseurs (Banque, Cnps, etc.). La Cnps (Caisse nationale de prévoyance sociale) qui ne recevait plus les cotisations de l'entreprise avaient décidé de ne plus payer les pensions de retraite des agents. Ils n'étaient plus les bienvenus dans certaines cliniques et pharmacies. Pour payer les salaires mensuels, il fallait débourser 1,5 milliard Fcfa par mois. Alors que la Sotra n'en tirait rien. Et là, c'était sans compter les charges d'exploitation. Un effectif pléthorique où des agents étaient payés à ne rien faire.

Pire, plusieurs d'entre eux n'avaient pas l'expertise. Ils ont été déversés à la Sotra pour servir de bétail électoral durant la présidentielle. Cette mal gouvernance avait été aussi constatée à travers des détournements ou de mauvais investissements. En atteste l'emprunt obligataire de 10 milliards de Fcfa lancé par la Sotra et qui devait servir à la construction de deux gares de bateaux-bus, d'un siège pour Sotra Tourisme, etc. Mais rien n'a été fait et l'argent s'est volatilisé. Dans cette entreprise, l'on était à 90 autobus en avril 2011. Suite aux décisions de chômage technique et actions menées, la Sotra possède à ce jour 500 autobus.

L'effectif est en train d'être adapté au volume du parc. Ce plan de redressement de l'entreprise, dénommé ??Contrat Sotra'' est évalué à près de 100 milliards de Fcfa. Il s'agira à l'horizon 2016, de doter l'entreprise de 970 appareils (bateaux-bus, bus). L'objectif est de permettre à l'entreprise de combler le déficit du chiffre d'affaires de l'entreprise, évalué à 42 milliards de FCFA. Au Port autonome d'Abidjan (Paa), les mêmes problèmes se sont aussi posés. Ce poumon économique de la Côte d'Ivoire était en train de prendre l'eau de toute part. Le nouveau Directeur général, Hien Sié, à son arrivée, a fait l'état des lieux. Ainsi de 2000 à 2010, l'effectif du Paa est passé de 1200 à 1950. Ce qui fait un recrutement sans raison valable de 750 agents. Si ce n'est que pour ?? dire merci'' lors de l'élection présidentielle. L'on a enregistré de faux diplômes, 95% des agents provenait de certaines régions ou étaient du Fpi (Front populaire ivoirien). Des pseudos employés émargeaient chaque fin de mois. De sources bien introduites, le port qui avait dans ses caisses, en 1999, le somme de 24 milliards de Fcfa se retrouve aujourd'hui avec une dette de 100 milliards de Fcfa. Et depuis 2009, les factures d'électricité et d'eau n'étaient plus convenablement payées. Idem pour certains fournisseurs. Alors que des responsables du Port de l'ancien régime, se targuaient d'avoir gardé en lieu sûr, des sommes faramineuses pour soutenir cette structure. Ce dans un compte dont eux seuls ont le secret et en jouissent à satiété comme un matelas financier. Pendant que l'actuelle équipe vogue sur des eaux tumultueuses, eux se la coulent douce. Dans un exil doré. Mais Hien Sié qui n'entend pas se laisser distraire par ce mal, a dû taper du poing sur la table, se départir des états d'âme et prendre des mesures vigoureuses. Pour régler le problème de la masse salariale qui représente 33% du chiffre d'affaires de l'entreprise. La Banque mondiale on s'en souvient, avait dans un rapport, en 1999, déjà attiré l'attention des managers sur l'effectif. Et Hien Sié est en train de mettre cela à exécution. La Rti n'est pas aussi exempte de tout reproche. Ce qui a amené l'actuel Directeur général, Aka Sayé Lazare, à prendre des mesures de chômage technique et ensuite de licenciement de 300 agents. Raisons économiques obligent. Cependant il a reconnu que l'entreprise est encore en surplus de 20%. Surtout que certains agents ont été recrutés à tour de bras. Ces recrutements ont occasionné aujourd'hui, pour la Rti, une dette de 9 milliards de FCFA. Et Aka Sayé Lazare essaie de colmater les brèches. La présidence de la République n'a pas échappé à cette vague de licenciement. Des personnes y étaient employées alors qu'elles ne faisaient pas partie de l'effectif véritable. C'était des agents fictifs et des licenciements ont également eu lieu. Il y avait plusieurs centaines de personnes dans cette institution, sans diplôme, sans compétence. D'autres étaient rémunérées à ne rien faire. Cela a intrigué. Et les services assermentés, après l'état des lieux, des écoutes, des échanges avec les concernés, a mis fin à leurs activités. En payant leurs droits. Ceux qui voulaient rester et qui avaient les compétences ont été retenues en fonction de la disponibilité des postes. Par contre, des agents ont préféré partir après s'être accordés avec les services afférant à la comptabilité.

En économie et précisément dans le cadre de la survie d'une entreprise, il faut souvent prendre des décisions difficiles en pensant au futur. Ce n'est donc ni une chasse aux sorcières, ni un règlement de compte. Il s'agit donc de remettre les choses à leur place et mettre en adéquation les personnes et les différentes tâches. La gestion d'une entreprise ou d'une structure obéit à certaines règles. La fouler aux pieds ne la rendrait plus viable. D'où ces décisions pour motifs économiques pour relever ces structures désaxées, désarticulées en état de déliquescence.

JEA

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