vendredi 20 avril 2012 par Le Democrate

Il est de notoriété publique que la lecture ne fait plus vraiment partie des habitudes des humains. Dans les pays développés comme dans les pays pauvres, les livres ne passionnent plus. Adolescents, adultes, hommes et femmes ne prennent plus grand plaisir à lire. En Côte d'Ivoire, plus particulièrement les bibliothèques et librairies désemplissent au fil des ans. Et dans la foulée, l'une des principales raisons évoquées pour expliquer le désintérêt grandissant pour les livres est leur coût (jugé élevé par certaines langues). Bien évidemment, lorsqu'il est question de sortir de l'argent pour acheter un livre, chacun apprécie selon son pouvoir d'achat. A priori, cela ne devrait pas susciter des commentaires. Toutefois, au moment où les bibliothèques et librairies désemplissent et traversent les misères de tous ordres, les propriétaires des maquis, bars et boîtes de nuit font de bonnes affaires et se frottent les mains. Alors que dans les écoles, les universités, l'on apprend aux générations montantes que la connaissance se trouve dans les livres, les jeunes gens préfèrent dépenser des milliers de francs dans les boissons alcoolisées plutôt que de s'offrir des bouquins. Nombreuses sont les personnes qui engloutissent en une seule soirée, des centaines de mille, rien qu'en boissons alcoolisées. C'est à croire que, lorsqu'il s'agit de s'amuser, les jeunes ivoiriens ne lésinent pas sur les moyens. A y voir de plus près, on se rend bien compte que le désintérêt pour la lecture n'est pas vraiment lié au coût des livres. Au fond, il semble que la vie de nos jours ait défini d'autres repères pour les jeunes gens. Pis, le savoir ne fait plus vraiment partie des ambitions des générations d'aujourd'hui. Si bien qu'avoir la lecture comme principale hobby apparaît comme une folie pour beaucoup. Si quarante ans en arrière, les jeunes avaient envie de ressembler à Senghor, Aimé Césaire, et plus près de nous à Bernard Dadié, Memel Foté, Zadi Zaourou, aujourd'hui, les jeunes veulent plutôt ressembler aux ambianceurs des maquis et boîtes de nuit qu'on appelle parfois abusivement, disc-jockey. Etant donné que les repères d'aujourd'hui ne sont plus de même nature que ceux d'hier, il est évident que tout ne peut qu'être différent. Le livre ne peut qu'en pâtir et les écrivains avec. Si hier, les aînés étaient préoccupés par la science et le savoir, ce n'est vraisemblablement pas le cas pour la majorité des jeunes gens d'aujourd'hui. Espérons que la décision de Maurice Bandama, ministre de la Culture et de la francophonie, de décréter l'année 2012, comme celle du livre redonnera espoir à ce secteur visiblement mal en point.

F. K.

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