lundi 23 avril 2012 par Notre Voie

Bien plus que les reformes envisagées par le gouvernement dans sa politique énergétique, le choix des hommes met visiblement en danger le secteur de l'électricité. Lorsque dans sa politique de privatisation fort décriée en 1991, Alassane Ouattara rétrocédait l'électricité ivoirienne à Bouygues pour 1 FCFA symbolique, il avait créé trois structures : la Société de gestion du patrimoine du secteur de l'électricité (SOGEPE), la société d'opération ivoirienne d'électricité (SOPIE) et l'organe de régulation l'Anaré.

La Sogepe s'occupait de l'aspect financier, la Sopie de l'aspect technique quand l'Anare était chargée de la régulation du secteur. Revenu aux affaires à la suite du coup d'Etat perpétré par l'armée française en sa faveur, Ouattara vient d'entreprendre des réformes dans le même secteur de l'électricité. Le gouvernement a dissous les deux premières structures à travers lesquelles l'Etat avait un regard sur la gestion de l'électricité qui est un secteur qui touche forcément à la question de la souveraineté du pays.

En lieu et place, le gouvernement se propose de mettre en place une seule structure qui est en gestation. Selon les services du ministère des Mines, de l'Energie et du Pétrole, la création de cette nouvelle et unique structure répond à la volonté du gouvernement de mieux suivre et défendre les intérêts de l'Etat auprès de Bouygues.

Cependant, des voix et non des moindres s'élèvent dans le secteur de l'électricité pour indiquer que le choix de la personne qui est pressentie pour diriger la nouvelle structure autorise à douter de la volonté du gouvernement de défendre effectivement avec rigueur les intérêts de l'Etat auprès de Bouygues. Il s'agit de Traoré Amidou, directeur général adjoint de la CIE. Selon ces sources, Traoré Amidou est un proche de Bouygues avec qui il a beaucoup d'intérêts. Certaines voix soutiennent même qu'il est actionnaire à la CIE. Elles se demandent donc comment un tel homme pourra défendre valablement les intérêts de l'Etat auprès de son partenaire qui se trouve être de surcroit son employeur.

Pour ces personnalités, la complicité entre Bouygues et Traoré Amidou est telle qu'il n'est pas la personne indiquée pour défendre auprès de cette grosse boîte française les intérêts de l'Etat si telle est réellement la volonté du gouvernement. Le choix du directeur général adjoint de la CIE pour diriger la structure en gestation laisse penser que la défense des intérêts de l'Etat avancée par l'Etat pour dissoudre la Sogepe, la Sopie est un prétexte pour renforcer l'emprise de Bouygues sur le secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire.

Il ressort de cette remarque pertinente faite par des hauts cadres du secteur de l'électricité que les reformes entreprises par Ouattara dans ce secteur restent dans la même logique : rétrocéder tous les secteurs stratégiques et donc toute l'économie du pays à ses amis français qui l'ont installé par la force à la tête de la Côte d'Ivoire.

Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr

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