Phénoménal. C'est ainsi que l'on peut qualifier l'accueil qui a été réservé au chef de l'Etat samedi dernier à Man. C'est un monde fou qui est sorti pour rendre les honneurs au président de la République De l'aéroport jusqu'au stade Léon Robert, en passant par la voie principale et la résidence des chefs d'Etat, les populations de Man ont tenu à exprimer dans la ferveur populaire, leur attachement au président Ouattara. Pour cette première visite d'Etat en terre ivoirienne, la mobilisation n'a pas failli. Les populations dan, wê et malinké ne voulaient pas se faire conter l'événement. Déjà très tôt le matin, l'aéroport de Bogouiné a été envahi par des groupes d'animation et clubs de soutien. Au fur et à mesure que l'heure de l'arrivée du chef de l'Etat approchait, le petit groupe qui donnait de la voix à l'entrée de l'aéroport, grossissait. De quelques centaines de personnes, la foule s'est vite retrouvée à plus d'un millier de personnes. A 11h15, lorsque le président de la République s'apprêtait à quitter l'aéroport de Man, il a été contraint à un bain de foule par le nombre impression de Manois venus lui souhaiter la bonne arrivée. Tout le long du parcours, populations, élèves et lycéens sont sortis nombreux pour ovationner le chef de l'Etat. En phase, avec son peuple, le président Ouattara s'est même, par moments, prêté au jeu de la foule qui le réclamait. On veut le voir, on veut le voir, scandait un groupe d'élèves disposé à l'entrée de la ville où il a reçu les honneurs militaires. Sans se faire prier, le chef de l'Etat sort de son véhicule de commandement pour saluer. C'est le délire dans la foule. Prési ! Prési, clament les petits élèves émerveillés de voir de si près leur président. Au niveau de la préfecture, la voie centrale, nouvellement réhabilitée, est noire de monde. Le chef de l'Etat semble satisfait. Comme pour à la fois tester le nouveau bitume et sa popularité, il sort de son véhicule. Suivi de son épouse. Sur un kilomètre, il reçoit les vivats et les ovations d'une foule totalement sous son charme. Comme électrisés, badauds et passants veulent le toucher pour voir s'ils ne rêvent pas. Le service d'ordre est mis à rude contribution. La garde rapprochée devient de plus en plus nerveuse face aux coups de boutoir de l'océan humain qui menace de submerger le couple présidentiel. Mais peu importe. Le chef de l'Etat tient à faire plaisir à son peuple qui veut le toucher et communier avec lui. A chaque pas sur le macadam, on frise la rupture. Mais la garde tient bon. De part et d'autre de la voie principale de Man qui porte désormais son nom, on se bat comme on peut pour ne rien rater du spectacle. Les clôtures des établissements et édifices publics qui jalonnent la désormais avenue Alassane Ouattara, sont prises d'assaut. Les toits des maisons environnantes sont utilisés comme tours de contrôle de fortune pour la circonstance. Les arbres tout autour de la voie ne sont pas épargnés. Par moment, on entend des craquements à côté de la grande cohue qui règne sur Man ce samedi 21 avril. Finalement, le chef de l'Etat et son épouse consentent à remonter dans le 4x4 de commandement. Mais cela n'est pas fait pour calmer la foule visiblement heureuse de faire chemin avec leur président. Pour les kilomètres restant, c'est véritablement à vitesse réduite que le cortège termine son parcours jusqu'à la résidence des chefs d'Etat. Pour cette première journée de sa visite d'Etat à l'Ouest, la mobilisation n'a pas fait défaut. Et c'est tout à l'honneur des populations de Man.
Jean-Claude Coulibaly
envoyé spécial