mercredi 16 mai 2012 par L'intelligent d'Abidjan

Toute école digne de ce nom est censée se doter d'un pôle médical. Un endroit qui va bien au-delà de la petite boîte à pharmacie que chacun essaie de constituer à domicile. Il faut le matériel adéquat pouvant couvrir la panoplie d'accidents, plus ou moins légers et de médicaments face aux maladies qui peuvent affecter les élèves ou autres membres du personnel. A défaut, il devrait au moins permettre de donner les premiers soins avant une éventuelle évacuation vers un centre de santé mieux équipé. Ce lieu est, en général, appelé infirmerie et qui sait si ce n'est pas la raison pour laquelle ce sont, tout aussi généralement, des infirmières qui y sont cantonnées et non des médecins. Pendant mon cursus scolaire, collège et lycée, la maladie la plus marquée dans les carnets de santé était palu probable. Palu étant le diminutif populaire du paludisme. Le paludisme n'était jamais avéré, mais plutôt sous le coup d'une probabilité que l'infirmière ne voulait pas perdre son temps à calculer. Qui ne savait pas que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publiait régulièrement des rapports sur les ravages de la malaria, première cause de mortalité en Afrique, devant le Sida ? Nous devrons nous estimer heureux, que le classement n'ait pas été inversé. Auquel cas, nous aurions eu droit à Sida probable dans nos carnets. Le mot probable signifiant aussi le doute, lui conférait une certaine immunité au cas où une autre maladie était détectée par quelqu'un de plus qualifié, une fois l'élève évacué dans un hôpital. En tout cas, quelques comprimés contre la fièvre et des heures de repos sur les lits de l'infirmerie pour faire passer le vertige, étaient les remèdes les plus usités. Dans d'autres établissements, le Doliprane et le Paracétamol rivalisaient avec le Charbon, en tête des statistiques des médicaments les plus prescrits. Oui, le charbon végétal qui est, parait-il, efficace pour dompter les intestins récalcitrants. Dieu merci, je n'ai jamais eu à tester la véracité de cette information. Récemment une internaute ivoirienne dénonçait sur les réseaux sociaux, l'attitude d'une infirmière qui donnait systématiquement le même médicament à tous les élèves qui venaient la voir, sans aucune analyse, ni aucune question sur une quelconque allergie médicamenteuse de l'enfant. Elle avait été choquée par les actions de la dame et la désinvolture avec laquelle elle distribuait le cachet miracle à ses patients, sans prendre la mesure du danger auquel elle les exposait. Et c'est loin d'être un cas isolé. Les autorités compétentes gagneraient à se pencher sur les points suivants : le vote ou la mise en application, si elle existe déjà, d'une loi obligeant les écoles à se doter d'une infrastructure adaptée aux soins médicaux en fonction du nombre d'élèves accueillis, la sélection du personnel médical exerçant dans les écoles sans complaisance, mais plutôt en fonction de critères rigoureux et enfin le contrôle de l'activité médicale en milieu scolaire.

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