mercredi 6 juin 2012 par Le Patriote

J'y suis, j'y reste dixit, le candidat du FPI, Laurent Gbagbo le 13 octobre 2010 à quelques deux semaines du 1er tour de l'élection présidentielle à François Soudan de l'hebdomadaire ?'Jeune Afrique''. Excluant toute défaite, le champion des Refondateurs avait ainsi donné le ton que ce qui est devenu la crise postélectorale avec son lourd bilan de 3000 morts, était inévitable. C'est la suite des évènements qui a situé le peuple ivoirien sur le sens profond de cette phrase. L'ancien président disait, en outre, aux Ivoiriens qu'il cautionnait, s'il n'en était pas l'initiateur, le slogan de campagne que ses partisans chantaient dans les rues, ?'On gagne ou on gagne'' aux antipodes de la démocratie. Alors que les Ivoiriens ont exprimé, dans les urnes, leur dégoût, le 28 novembre 2010, pour sa politique obscurantiste basée sur l'impunité, l'enrichissement illicite, les crimes crapuleux Gbagbo a refusé de céder le fauteuil présidentiel. L'opération de force planifiée depuis de longues années est donc mise en exécution. Les miliciens qui paradaient dans les rues abidjanaises, les jeunes ?'patriotes'' nourris à la sève de la haine et de la violence, les nombreux mercenaires libériens recrutés à prix d'or et quelques militaires entrent en scène et mettent le pays à feu et à sang. Sans pitié pour les partisans du vainqueur de l'élection, Alassane Ouattara, ?'les chiens de guerre'' investissent des quartiers et tuent à l'aveuglette. Qui, en effet ne se souvient des assauts meurtriers des soldats, des miliciens et des mercenaires de l'ancien régime? Combien sont-ils, ces opposants, taxés de soutenir la politique de Ouattara, qui sont passés de vie à trépas? La capitale économique ne s'était-elle pas vidée de ses habitants qui fuyaient la folie meurtrière qui s'était emparée du camp Gbagbo? En tous cas, les 3000 morts officiels dont il est question quand on évoque la crise postélectorale, ne sont pas tombés du ciel. Qui a tué ses milliers de personnes enterrées dans les fosses communes un peu partout à Abidjan? Qu'en est-il des ossements découverts dans les cités universitaires et des nombreuses personnes brûlées vives au nom du fameux article 125? Qui a tiré à l'arme lourde sur les femmes qui manifestaient librement le 3 mars 2011 à Abobo? Les bombes ne pleuvaient-elles pas sur les marchés de la commune martyre? Ces crimes sont évidents et font désormais partie de l'histoire récente du pays écrite en lettre de sang que le FPI a bien voulu imprimer après les deux tours de l'élection présidentielle de 2010. Tout le monde entier sait que les miliciens, la soldatesque et les mercenaires de Laurent Gbagbo ont fait feu de tous bois lors de la crise postélectorale. Evidemment, les actes sont tellement horribles, atroces et inhumains que les refondateurs ont honte de les assumer. L'image renvoyée par le miroir du passé est hideuse et l'ancien parti au pouvoir fait semblant de devenir amnésique. Cependant les faits sont têtus. Le FPI n'arrivera pas à réinventer l'histoire récente de la Côte d'Ivoire. Surtout que l'opinion nationale et internationale a vécu ?'en direct ?' ces faits. Le camp Gbagbo avait pourtant été averti qu'il assumerait les responsabilités des agissements de ces partisans et autres miliciens. Le temps d'assumer est arrivé.

Lacina Ouattara

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