Je demande à tous les clandestins installés dans les forêts classées, de les libérer immédiatement afin de permettre à la Sodefor d'engager un vaste programme de reboisement national pour la reconstitution de la forêt ivoirienne . Tel est le message que Bouéka Nabo Clément, Ministre des Eaux et Forêts a livré le vendredi 8 juin dernier dans la forêt classée de Mont-Korhogo, située à proximité de la dite ville. C'était à l'occasion de la cérémonie de lancement de la campagne nationale de reboisement 2012. Une cérémonie qui a mobilisé autorités administratives, élus locaux, chefs coutumier et populations. Selon le ministre des Eaux et Forêts, malgré les efforts entrepris par l'Etat, le patrimoine forestier ivoirien continue de se dégrader en raison des infiltrations anarchiques des exploitants agricoles non autorisés. Les forêts classées dont la gestion a été confiée à la Sodefor ne sont pas en reste. Leur niveau de dégradation est passé de 25% en 1990 à plus de 40% à l'heure actuelle. Face à cette situation qui n'a que trop duré, Nabo Clément veut sévir. D'où la mise en garde des clandestins qui continuent malheureusement de s'infiltrer à l'intérieur des forêts malgré les multiples campagnes de sensibilisation. Le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara nous a instruits pour reconstituer la forêt ivoirienne, en réalisant de vastes programmes de reboisement. Pour la réussite de la campagne de reboisement 2012 qui porte sur trois mille hectares, il devient urgent de déguerpir tous les occupants illégaux des forêts classées . a-t-il précisé. Pour Nabo Clément, la campagne nationale de reboisement doit être l'affaire des populations, des ONG, des opérateurs de la filière bois. C'est pourquoi, il s'est réjouit de leur forte mobilisation pour le lancement. C'est ensemble que nous allons relever le défi de la gestion durable et responsable de la ressource forestière a-t-il indiqué. A la suite du ministre, Mamadou Sangaré, directeur général de la Sodefor a relevé les causes de la dégradation des forêts classées. Il s'agit entre autres des systèmes agricoles, des feux de brousse, l'exploitation forestière anarchique. Des situations qui occasionnent selon lui, des bouleversements de l'équilibre climatique avec comme corolaire, une modification de la répartition des pluies au cours de l'année. Aucune communauté n'est épargnée par les conséquences de la dégradation de la forêt ivoirienne. Partout en Côte d'Ivoire, les populations notamment rurales souffrent et des conflits entre éleveurs et agriculteurs s'intensifient a-t-il regretté avant de lever un coin de voile sur le programme national de reboisement. Ce programme de reboisement qui nous réunit ce jour nous permettra avec les opérateurs de la filière bois et les populations, la réalisation de vingt mille hectares de reboisement d'ici 2015 ; ce qui permettra la création de quatre mille emplois directs par an et faira vivre plus de quatre mille personnes . a soutenu le premier responsable de la Sodefor qui a par la même occasion invité les partenaires au développement dont les interventions se sont estompées depuis 1999, à mobiliser les fonds pour l'atteinte des objectifs. Une cérémonie qui a réjouit Issa Coulibaly, représentant du Chef canton de Korhogo et les populations riveraines de la forêt classée avec à leur tête, le préfet Outtara Daouda, pour le choix de la ville de Korhogo qui constitue la porte d'entrée du désert. Notons qu'à cette occasion, une parcelle de 5 hectares de teck a été reboisée par les participants.