jeudi 21 juin 2012 par L'Inter

Juin 2010 - juin 2012. Cela fait deux ans que l`Union nationale des Techniciens de la Communication de Côte d`Ivoire (UNATEC-CI) a été portée sur les fonds baptismaux. Avant l'assemblée générale ordinaire de l'Union prévue pour le 30 juin 2012, le président Félix N`Guessan jette ici un regard rétrospectif sur les deux années d`exercice de son bureau.

En votre qualité de Président de l'Union Nationale des Techniciens de la Communication de Côte d'Ivoire (UNATEC-CI), pouvez-vous rappeler les raisons de la création de cette Union ?
Primo, les Techniciens de la Communication (UNATEC-CI) bien que reconnus par les différentes instances de régulation de la presse ainsi que le gouvernement ivoirien, n'avaient pas jusqu'ici d'espace d'expression. Il y avait un certain vide dans le secteur faisant même dudit secteur un appendice de la famille de la presse. Et pourtant vu le rôle majeur des techniciens de la communication, c'était une injustice qu'il fallait réparer.
Secundo, l`univers libéralisé de la communication audiovisuelle et de la presse écrite depuis les années 90 en Côte d'Ivoire a suscité un mouvement de jeunes diplômés vers les radios et les journaux, souvent sans aucune formation préalable en communication. Conscients de ce fait, nous nous sommes organisés en Union pour d'abord renforcer les liens d'amitié entre les Techniciens des différents secteurs de la communication (Presse écrite, presse audio-visuelle, agence de communication) ensuite instaurer le professionnalisme à travers des séminaires de formation. Voici donc comment est née l'UNATEC-CI.

Pensez-vous avoir atteint vos objectifs deux après ?
Pour les deux premières années de notre mandat, nous nous sommes fixé deux grands objectifs. D'une part, la visite des Rédactions pour une vaste opération de sensibilisation des camarades sur la nécessité d'adhérer à l'Union. D'autre part, la Formation des Techniciens de la communication.
Pour ce qui est de la visite des rédactions, nous avons plusieurs fois adressé des courriers au GEPCI, c'est-à-dire à nos patrons, pour les rencontrer, leur expliquer les objectifs de notre Union et leur demander l'autorisation de sillonner leurs différentes rédactions. Malheureusement, ces courriers sont restés sans suite. Alors que sans une autorisation préalable d'un patron de presse, nous ne pouvons rencontrer ses employés. Nous avons donc concocté un plan B qui consiste à rencontrer individuellement les Techniciens et cela est en train de porter ses fruits. De 27 Techniciens à la création de l'Unatec-ci, nous sommes aujourd'hui plus d'une soixantaine et chaque jour, nous avons de nouveaux adhérents. Au niveau du second volet de notre action, c'est-à-dire la formation, nous avons déjà organisé deux séminaires dont l'un a porté sur la création des fichiers numériques et l'autre sur l'impact de l'image en période post-crise. Nous sommes conscients que seul, la formation peut contribuer à l'essor de l'Union pour la rendre crédible aux yeux de nos décideurs. Et sur cette question, nous ne transigerons pas car il y va de la survie aussi bien des travailleurs eux-mêmes que des rédactions si elles se veulent modernes. Tenez par exemple, nous avons constaté une floraison de magazines en Côte d'Ivoire qui sont imprimés au numérique en France, au Liban, en Tunisie etc. Ce qui suppose que soit nous n'avons pas le matériel ici soit nous ne sommes pas formés en Côte d'Ivoire. La formation sur le traitement des fichiers numériques nous a permis de mieux travailler sur les fichiers des différents magazines, à savoir le traitement des images numériques, la conversion des fichiers PDF exploitables et le transfert des données à l'imprimeur via FileZilla ou autres logiciels de transfert. Nous avons également soumis un projet de formation des Infographistes au Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) depuis 2010. Cela fait deux ans que nous attendons. A ce sujet, tout porte à croire que le FSDP fait deux poids, deux mesures. Les journalistes viennent d'être formés en France; pendant ce temps, personne ne parle de la formation des Infographistes et autres Techniciens de la communication. Nous avons adressé récemment une demande d'audience à la Direction Exécutive du Fonds pour en savoir plus sur notre projet de formation, malheureusement, nous n'avons pas eu de suite à notre courrier. Nous restons cependant confiants. Nous espérons que le Fonds nous inscrira bientôt au rang de priorité au même titre que les journalistes. Par ailleurs, je vous informe que dans un futur très proche, nous allons reconvertir nos camarades clavistes (opérateurs de saisie) en administrateurs de site web et les mettre à la disposition des rédactions.
Cette formation portera sur la création et la gestion d'un site internet, la création de chartes graphiques pour le web (habillage), la retouche de visuels (les effets ); la maîtrise du logiciel Fireworks et de son adaptation à Dreamweaver et bien d'autres programmes de gestion de site web. En dehors de ces objectifs, nous avons organisé le 24 décembre 2011, une journée récréative pour nos enfants. Je profite de cette occasion pour dire merci à Madame la Ministre Amah Téhoua qui a offert gracieusement cette fête aux enfants des Techniciens de la Communication de Côte d'Ivoire.

Quels sont, selon vous, les projets qui vont radicalement booster la carrière des Techniciens de la Communication ?
C'est la formation. J'insiste la dessus. Il faut former les Professionnels de la communication, et particulièrement les Infographistes dans un premier temps. Nous avons commencé, dans les années 1990, la mise en pages des journaux avec des Pentium 1. Aujourd'hui, il faut le souligner, grâce au FSDP, toutes les rédactions sont équipées de machines de dernière génération (Pentium 4, Imac, Touchsmart, Imprimantes numériques, appareils photos professionnels). Les logiciels ont également évolué. Depuis 1987, date de la sortie de la première version de QuarkXPress 3.12, nous sommes à ce jour au 9.0.1. Le Photoshop est passé de la version 1.0 en 1990 (date de sa création) à la version CS6. Mais durant tout ce temps, nous les Techniciens n'avons suivi aucune formation pour nous mettre à la hauteur de cette évolution technologique. Je pense qu'il faut faire de la formation une priorité. Nous sommes obligés de nous former avec nos maigres moyens et sans soutien. L'on peut avoir les meilleurs journalistes du monde, si l'infographie est nulle ou approximative, vous n'aurez jamais des produits de qualité sur le marché. Le journal, c'est l'assemblage du travail du journaliste et de l'Infographiste. C'est le titre, ce sont les articles, c'est aussi le design. Le titre accroche le lecteur mais c'est la qualité de la mise en pages (agencement des couleurs, disposition des images, des encadrés etc.) qui le fidélise au journal.

A quelques semaines de votre Assemblée Générale Ordinaire, quel message lancez-vous à l'endroit de vos membres ?
Je tiens d'abord à féliciter tous les membres de l'Unatec-ci qui m'ont fait confiance et particulièrement le Bureau Exécutif qui ne ménage aucun effort pour m'assister. Je lance un appel à tous ceux qui sont encore hésitants à venir se joindre à nous. Ne dit-on pas que c'est dans l'Union que réside la force ? Je pense que unis, nous pouvons faire beaucoup de choses. Aux Professionnels de la communication de toute la Côte d'Ivoire, je voudrais dire que de notre futur dépendra ce que nous faisons actuellement de notre présent. Venez donc nombreux le samedi 30 juin prochain le matin, à la Maison de la Presse au Plateau, à l'AG pour confirmer notre existence.

Réalisée par Sébastien KOUASSI

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