jeudi 12 juillet 2012 par Le Nouveau Réveil

La nouvelle nous est parvenue comme une badinerie, hier, dans l'après midi. Le village Rasta situé à Vridi dans la commune de Port-Bouet vient d'être détruit par des gros engins. Allés sur les lieux pour vérifier l'information, le constat est clair et alarmant. A l'entrée de ce temple des hommes aux dreadlocks, il nous est donné de voir un décor inhabituel : décombres de maisons, toitures, meubles, ?uvres d'art éparpillés sur le sol et des Rastamen, regards lointains, scrutant le ciel. A la question de savoir ce qui s'est passé, Bah Constant, secrétaire général du Conseil de gestion dudit village, a surpassé les émotions pour assumer sa responsabilité. C'est d'une voix étreinte qu'il a expliqué les faits : C'est ce matin aux environs de 10 heures qu'un certain Bailly, présumé aide de camp de Zaher, un Libanais qui prétend que le terrain lui appartient désormais, est venu détruire toutes les maisons, casser et broyer toutes nos ?uvres avec les Caterpillars. Il est venu avec un cargo de policiers et un magistrat. Ils ne nous ont même pas donné le temps d'échanger et ont tout détruit. Poursuivant, notre interlocuteur exprime sa colère face à l'agissement de l'aide de camp du présumé nouveau propriétaire du site. Car, selon lui, ce dernier, environ deux semaines plus tôt, les avait prévenus de la nouvelle acquisition du site par son patron. En revanche, il leur avait annoncé qu'une alerte leur serait faite avant toute démolition. Face au fait accompli, Bah Constant interpelle les autorités compétentes. A l'en croire, le site leur aurait été cédé par le maire de Port-Bouet, Hortense Aka Anghui, depuis 1996. Mieux, il rappelle le caractère non violent qu'incarne sa corporation et la promotion culturelle qu'ils en font. Nous sommes une jeunesse qui se prend en charge avec nos différentes activités que nous menons. La culture Rasta a permis de nous auto-employer. Le village est devenu un site touristique qui attire tous les grands noms de la musique reggae en Côte d'Ivoire (). Malgré tout ça, on nous a bousculés aujourd'hui comme des moins que rien. Nous crions justice. Nous utiliserons tous les moyens légaux parce que nous ne sommes pas violents, a-t-il lancé en envisageant d'informer la mairie de Port-Bouet, de rencontrer le ministre de la Culture et de la Francophonie et de porter plainte aujourd'hui. Dans un souci d'équilibre d'information, nous avons tenté d'entrer en contact avec le présumé Bailly, aide de camp du nouvel acquéreur, en vain. Laissant ainsi, les Fils de Jah dormir à la belle étoile, hier.

Morgan Ekra

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