lundi 16 juillet 2012 par Le Nouveau Réveil

Le président du conseil d'administration de l'Africa sports d'Abidjan s'est prononcé, le vendredi dernier, dès son arrivée de ses vacances européennes, sur le conflit qui oppose son club à la Fif.


En votre absence, monsieur le Pca, l'Africa a été, dit-on, débouté par le tribunal arbitral. Votre commentaire.
L'Africa n'a pas été débouté par le TAS. Il s'agit d'une décision provisoire. Quand je suis parti à Lausanne, mon intention était de forcer en quelque sorte la main du TAS afin de rendre un verdict en une semaine afin que nous puissions jouer la Superdivision et non pas de suspendre le championnat. Compte tenu de certains faits évidents, il fallait se prononcer sur les faits avant de s'attaquer au fond. Pour cela, nous avons produit des arguments solides. Nous avons, entre autres, essayé de battre en brèche la décision de la Commission de recours étant donné que lors des délibérations, elle n'était pas valablement composée. C'est évident. Le TAS a eu une oreille attentive à notre appel. A peine avons-nous déposé notre plainte le vendredi et le vendredi qui a suivi, il nous ont répondu favorablement. Déjà, le lundi, il avait envoyé des notifications à la FIF et à Bassam pour leur demander de répondre. C'est la preuve que notre demande a été sérieusement traitée par le TAS.

Et comment expliquez-vous que vos arguments aient été battus en brèche ?
Nos preuves ont été battues en brèche par les man?uvres frauduleuses de la FIF qui a produit au TAS une décision différente de celle que nous avons donnée, c'est-à-dire, où il y avait deux membres qui avaient siégé. La Fédération a, comme par miracle, produit un document où trois membres avaient siégé durant les délibérations. Dans l'entendement du TAS, il est inconcevable qu'une Fédération fasse du faux. Pour lui, il s'agit d'une institution et surtout d'un intérêt national avec lequel il ne faut pas s'amuser. Le dommage du club n'est pas irréparable. Son préjudice peut être arrangé. Dans le cas d'une Fédération et d'un championnat, c'est différent. C'est écrit dans la décision provisoire rendue par le TAS. Il ne s'agit aucunement d'une sentence. C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'a pas été demandé à l'Africa de payer des frais comme c'est le cas quand on perd un appel devant le TAS. La Fédération ne peut pas dire que nous avons été déboutés. C'est de bonne guerre. Pour nous, il est clair que la lutte continue car nous devons être réhabilités rapidement. Le TAS a envoyé un courrier pour demander à la FIF de désigner son arbitre. Elle l'a déjà fait en désignant Me Augustin Seghor, le président de la Fédération sénégalaise. Ce qui démontre qu'elle est dans sa logique d'affrontement. J'ai déjà demandé à mes avocats français de récuser cet arbitre. Parce que nous sommes opposés à une Fédération. On ne peut pas, dans le même temps, nous confronter à un arbitre qui est président d'une autre Fédération.

Que comment jugez-vous la tentative de conciliation du ministère des Sports ?
Je me réjouis d'une telle initiative de la tutelle qui est là pour veiller au bon fonctionnement des associations. C'est du devoir du ministère des Sports de prendre à bras-le-corps les problèmes d'où qu'il vienne. Mais je n'y ai pas encore pris part. On verra. Je rencontrerai certainement le ministre dans la semaine. On verra ce qu'ils nous proposent. J'ai entendu dire dans les journaux que le Ministère a demandé des choses à l'Africa. Je tiens à faire cette rectification : le ministre a demandé à la Fédération et à l'Africa d'arrêter de se tirer dessus dans les journaux. La tutelle ne peut pas arranger un problème dont il ne connaît pas tous les aspects. Le ministre ne m'a même pas encore entendu. Il n'a pris aucune décision. Je n'ai reçu aucun document officiel de ce dernier. Le ministre n'a fait que monter au créneau pour demander d'arrêter cette guerre par presse interposée. C'est louable. Je suis là. Je vais écouter le Ministre.

Comment ressentez-vous l'absence de l'Africa en superdivision cette année ?
Ce n'est pas compliqué. Il y a un club qui est champion de Côte d'Ivoire en titre, qui possède le plus grand nombre de supporters et qui a entrepris une politique pour le retour des jeunes talents à l'intérieur. Et vous avez en face une Fédération que j'ai installée, qui dit avoir épousé les mêmes objectifs que moi. Mais dans la réalité, il n'en est pas ainsi. On a une Fédération qui est devenue l'adversaire des clubs. C'est du jamais vu. Car une Fédération est l'émanation des clubs. Sachez que le jour où vous irez saisir l'argent d'une banque à la BCEAO, elle ne vous le donnera jamais parce que la BCEAO est là pour servir les banques. La FIF doit logiquement veiller sur les clubs. Mais c'est tout le contraire. Sinon comment comprendre qu'elle envoie des documents erronés à l'extérieur pour ternir l'image de l'Africa. Elle ne réalise même pas le manque à gagner qu'elle provoque en empêchant l'Africa de jouer la Superdivision. C'est un sérieux préjudice pour le football ivoirien. Dans d'autres pays et pour l'intérêt de ce sport, une Fédération aurait permis à un club du gabarit de l'Africa de jouer cette Superdivision. Ce ne serait pas du faux. On appelle cela le pouvoir discrétionnaire du chef qui pense à l'intérêt général.
Propos recueillis par François Konan

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