lundi 16 juillet 2012 par L'intelligent d'Abidjan

Le Sud Africain Nelson Mandela, le Sénégalais Abdoulaye Wade et l'Ivoirien Laurent Gbagbo ont été les meilleurs leaders de l'opposition africaine. En Afrique du Sud, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, ils ont été de tous les combats politiques : la démocratie, la liberté, l'indépendance de la justice. A Prétoria, Dakar, Abidjan, Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo, Nelson Mandela étaient sur toutes les ?'affaires sensibles'' de leurs pays. Des opposants africains qui de par leur images d'hommes politiques, consciencieux, de l'avenir de l'Afrique avaient envahi les médias du continent. Dans leurs combats d'opposants africains, Nelson Mandela, Laurent Gbagbo, Abdoulaye Wade n'ont jamais pris les armes. Ne se sont jamais attaqués ni aux institutions républicaines, ni à leurs fondements. Ils étaient des fortes têtes politiques, une excellente classe politique d'opposition. En Côte d'Ivoire, l'historien Laurent Gbagbo était le premier opposant politique à Félix Houphouët-Boigny ; ils s'affrontent en 1990, dans une compétition électorale. La première élection présidentielle ?'démocratique'' cruellement logique. Parce que Laurent Gbagbo savait qu'il allait perdre. D'une façon générale, Laurent Gbagbo voulait simplement la manifestation de la vérité politique par la démocratie. Qu'on le veuille ou non, Laurent Gbagbo est le père de la démocratie ivoirienne, avec plusieurs autres indices constitutionnels : vote à 18 ans, urnes transparentes, commission électorale indépendante. Mais sans prendre les armes. Le Sud-africain Nelson Mandela était le véritable exemple de l'opposition politique, apaisée. Ce grand animateur des ?'agoras'' de l'ANC, en compagnie de Olivier Tambo, n'a jamais voulu prendre le pouvoir politique, ni à la tête de l'ANC, ni à la tête de l'Etat Sud-africain par les armes, jusqu'à son emprisonnement. Même prisonnier, Nelson Mandela avait mené une opposition civilisée, face au ?'pouvoir blanc'' sud-africain dont la gouvernance se reposait sur le développement séparé, ou l'apartheid. Excellent opposant, Nelson Mandela parlait aux Blancs sud-africains avec politesse, courtoisie. Même réputé grand combattant, il avait le respect pour ses adversaires et avait fait sa spécialité, la liberté des noirs sud-africains. Sans prendre les armes, Nelson Mandela va séduire le dernier président sud-africain Frederick De Clerck qui deviendra l'ami politique personnel du dirigeant noir sud-africain. Politiquement fort, puissant patron de l'ANC, Nelson Mandela n'a jamais pris les armes jusqu'à son élection à la tête de l'Afrique du Sud. Nelson Mandela, de la prison au palais présidentiel, ne connaissait qu'un seul code d'honneur : le pardon. Le Sénégalais Abdoulaye Wade était l'opposant qui avait le potentiel explosif d'un vrai combattant politique, à Dakar. Léopold Sedar Senghor et Abdoulaye Diouf, anciens présidents du Sénégal connaissaient la rigueur politique de l'opposant Abdoulaye Wade. L'opposant sénégalais, adulé par le président Félix Houphouët-Boigny, a été invité en Côte d'Ivoire. Pour son combat politique, l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny conseille à l'opposant légendaire sénégalais, de définir un ordre de priorité, face à Léopold Sedar Senghor et Abdou Diouf. L'opposant sénégalais a bien compris la leçon. Et dans une action de rigueur politique et de raison d'Etat, Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo devenait président du Sénégal, sans coup d'Etat. En clair, Nelson Mandela, Laurent Gbagbo, Abdoulaye Wade forment aujourd'hui une classe excellente d'opposants politiques africains. Sur tous les fronts, avec leurs lois de revendications sociales et politiques à Pretoria, Abidjan, Dakar, Nelson Mandela, Laurent Gbagbo, Abdoulaye Wade n'ont jamais pris les armes. Face à Félix Houphouët-Boigny, Abdou Diouf, Peter Botha, ils n'ont rien laissé passer. Mais dans le métier politique et la responsabilité, Nelson Mandela, Abdoulaye Wade avaient le respect pour l'adversaire, et demeurent la meilleure classe politique d'opposition africaine de tous les temps. Les symboles de la démocratie africaine. Mais à l'heure, où je mets cette chronique sous presse, l'opposition africaine n'a aucune notoriété aujourd'hui. Les opposants politiques actuels n'ont aucune célébrité, se promènent dans les couloirs présidentiels à la recherche d'un poste ministériel. Ils sont à Paris, Washington pour avoir le soutien de la Maison Blanche ou de l'Elysée avec au retour une vaste campagne de déstabilisation aux enjeux tribaux. Excellent baromètre pour l'Union Africaine, l'Onu, la Cedeao, l'Union Européenne pour jouer à l'arbitre, à la hauteur de leurs intérêts.
Par Ben Ismaël

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