lundi 16 juillet 2012 par Le Patriote

Le Ministère de la Construction, de l'Assainissement et de l'Urbanisme a déjà remis plus de 2000 mises en demeure aux ménages installés dans les zones à hauts risques. L'opération de démolition de ces zones débute de ce matin à Attécoubé.

Le Patriote : Comment se déroule l'opération de distribution de mise en demeure aux populations des zones à risque?

Bamba Bazoumana : L'opération se déroule normalement.. En effet, nous avons des agents déployés sur le terrain. Une fois sur les lieux, ils remettent aux populations concernées, les mises en demeure de démolition et les conseillent ensuite de quitter les lieux. Une fois que les agents leur remettent la mise en demeure, nous gardons la souche. Et c'est à partir de cette souche qu'on établit la liste de tous les recensés sur un bordereau qu'on fait remonter au Directeur Général de la Construction. Une fois que ce dernier a apposé sa signature sur le document, nous préparons les aides de recasement qui sont de 150.000 FCFA. Ensuite ces fiches d'aides sont acheminées vers les différentes Mairies. C'est avec la fiche d'aide et la mise en demeure que les ménages se rendent dans les Trésoreries de leur commune pour percevoir leurs ?'pécules''.

L.P. : Pourquoi le Ministère de la Construction ne remet pas t-il pas directement l'argent aux différents ménages ?

B A: Non ! Le Ministère n'a aucun contact avec cet argent. C'est dans un souci de transparence que les populations vont toucher leur aide dans les trésoreries de leur commune. Au début, la mairie ne faisait pas partie de l'opération. C'est nous qui avons insisté pour que cette opération soit décentralisée.

L.P. : A ce jour, combien de personnes ont-elles reçu leur mise en demeure ?

B A : Jusqu'au 4 juillet dernier, le nombre de mises en demeure distribuée était de 2.262. Elles se repartissent de la façon suivante : A Adjamé, nous avons distribué 120 mises en demeure ; 900 à Abobo ; 600 à Cocody ; à Attécoubé 357 et 285 à Yopougon. Soit un total de 2.262 mises en demeure.

LP : L'opération est ?elle achevée ?

B. A : Non, elle se poursuit à yopougon. Mais bien avant, elle s'est déroulée à Cocody, Abobo et Adjamé.

LP : Combien de ménages sont ils concernés par ce déguerpissement ?

B.A: En principe, l'opération dans sa globalité concerne 6000 ménages qui doivent être délocalisés d'urgence. Mais actuellement, nous sommes en train de procéder au recensement des zones hautement à risque. C'est-à-dire les zones qui sont susceptibles de connaitre des dommages ou des éboulements pendant ces saisons pluvieuses.

LP : Quelles sont ces zones à haut risque ?

B.A: Ces zones se situent dans les cinq communes d'Abidjan. A Abobo , nous avons le quartier Extension C (derrière l'Hôpital Houphouët Boigny) ; Sagbé ( derrière la gare des Taxis) ; PK 18 ( quartier Bougounissso) ; etc. Dans la commune d'Adjamé, il y a le quartier Watt- City ; la Paix 1 ;2 et 3 ; Sodeci Soleil H, Sonitra, Dubaî 1et 2 ; etc. ; Du côté d'Attécoubé, il y a les sous quartiers Sebroko ; Lématoulaye ;SFI ; Agban ?Attié ; etc. ; Les sous quartiers Gobelet (Dar-Es ?Salam), Gobelet Chicago dans la commune de Cocody . Quant à yopougon, les sous quartiers à déguerpir sont entre autres, Koweit , Sideci( Gbinta) ; carrefour Mandjo ; Yaosséhi ; Mami Faitai (Saint ?Pierre ) et Niangon continue (jusqu'à la Lagune) ; etc

L.P. : La sensibilisation des populations étant terminées, quelles est la seconde phase ?

I.D : Nous avons fait assez de sensibilisation, nous entamons maintenant la phase du déguerpissement et de démolition.

LP : A quand le démarrage de cette phase ?

B.A : C'est fort probable que l'opération de démolition des maisons situées dans ces zones à haut risque, démarre aujourd'hui. Et va commencer à Attécoubé. Nombre de ménages ne croient pas en cette opération. Pour eux, c'est une distribution gratuite d'argent. Ils disent comme rien n'a commencé d'abord, ils préfèrent rester sur place. Mais ce qui se passe actuellement est éc?urant !

LP : Comment ?

B.A : Des ménages ont quitté leur maison et les propriétaires véreux, font louent la maison à démolir à d'autres personnes. Dès que nous allons lancer les bulldozers, ces populations, vont s'exécuter et quitter les lieux. Elles pensent que c'est une vue d'esprit. Nous invitons les ménages concernés à partir dès réception de leur mise en demeure. Ils peuvent à tout moment aller récupérer leur aide (150.000 FCFA) dans les Trésoreries. Nous leur rappelons que ce n'est pas de gaieté de c?ur que nous voulons les faire partir. Nous ne voulons pas les voir mourir. C'est pourquoi chaque ménage recensé et dont les maisons sont situées dans des zones hautement à risque bénéficie de la somme de 150.000 FCFA pour qu'il puisse aller ailleurs. Le ministre de la Construction, Sanogo Mamadou, a dit dans son discours à Gobelet qu'ils peuvent déménager dans le même quartier. Tout cela, pour dire qu'on ne vient pas pour les faire disparaître. Il ne s'agit pas de détruire tout le quartier. Ce sont seulement les zones à risque qui sont concernées. Les maisons à détruire porte le signe AD . Nous n'allons même pas détruire le 5ème de Gobelet (Cocody) .

L.P : Quelles sont les maisons concernées ?

I.D : La démolition concerne des maisons situées sur les flans des collines, dans des talvecs. Ce n'est pas tout Gobelet qui sera détruire. Il ne faudrait pas que les ménages pensent que l'opération est dirigée contre eux. Ce n'est pas notre intention. Il faut que nous arrivions à atteindre l'objectif fixé par le chef de l'Etat, celui d'obtenir zéro cas de décès cette année. Et c'est ce qui motive notre action.
Réalisée par Anzoumana Cissé

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