Une vérité qui va certainement fâcher. Le président de l'Ong Nouvelle vision contre la pauvreté (Nvcp), et membre du bureau de la Fédération nationale des associations de victimes de guerre, a interpelé, samedi, le pouvoir sur le manque d'assistance aux victimes de la crise postélectorale. Nous n'avons pas de moyen. Certains nous ont fait des promesses qu'ils n'ont pas honorées. Il faut qu'ils sachent qu'ils n'ont pas le droit d'oublier les victimes. Des gens ont travaillé alors qu'ils étaient à l'hôtel du Golf, a fustigé Diaby Almamy, en marge de la cérémonie de solidarité et de réconciliation qu'il a organisée au stade de Williamsville. La solidarité envers les victimes de la crise postélectorale est une obligation qui incombe à chacun d'entre nous. Les victimes sont l'expression vivante de la tragédie que nous avons connue dans le pays. Merci de nous soutenir dans cette lutte que nous menons chaque jour pour les pauvres et les oubliés, a soutenu le président de l'Ong Nvcp. Diaby Almamy a ajouté : nous le faisons sans grand moyen mais nous sommes riches de notre engagement et de notre volonté. Toutes les victimes ainsi que les pauvres méritent une grande attention et plus de solidarité. Ne l'oublions jamais. Le président du comité d'organisation, Ibrahim Naparé a indiqué que ces victimes sont le symbole de la barbarie que la Côte d'Ivoire a connue. A l'instar de Diaby Almamy, il a invité les tenants du pouvoir à ne pas les oublier. Si nous sommes aujourd'hui députés, ministres, c'est parce qu'il y a des gens qui ont payé le prix fort lors de la crise. Selon lui, s'il est vrai que nous avons tous souffert de la crise, il faut reconnaître que les souffrances sont à des degrés divers. La réconciliation, a-t-il confié, ne sera effective que lorsque les victimes seront soulagées matériellement et que leurs bourreaux seront jugés. L'heure n'est plus aux discours mais aux actes, a-t-il insisté. Ibrahim Naparé a présenté quelques domaines d'interventions de l'Ong : l'accès aux soins des plus pauvres, la lutte contre la pauvreté et la drogue, l'alphabétisation, la promotion des droits de l'Homme et la salubrité. Les victimes ont reçu des vivres et des non vivres et des kits scolaires. La cérémonie a été organisée avec le partenariat du contingent jordanien de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire.
Bamba K. Inza