mercredi 5 septembre 2012 par Nord-Sud

Aujourd'hui se tient au tribunal d'Accra, l'audience relative à la demande de mise en liberté provisoire introduite par les avocats de Koné Katinan. Avant l'ouverture du procès de ce matin, la délégation ivoirienne conduite par la doyenne des juges d'instruction, Delphine Makouéni Cissé, était revenue à Abidjan, la semaine dernière. Sa démarche était surtout de collecter des éléments de preuves sur l'implication du porte-parole de Laurent Gbagbo dans les crimes économiques, les crimes de sang lors de la crise postélectorale et le financement des groupes terroristes qui ont lancé des attaques contre les positions des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) depuis le 5 août dernier. Selon une source judicaire, la délégation est retournée lundi au Ghana avec plusieurs preuves composées de vidéos, de documents mettant directement en cause Katinan Koné. L'audience de demain (aujourd'hui, ndlr) est capitale. Elle va déterminer si oui ou non Koné Katinan doit être extradé à Abidjan. Je veux dire que si demain (aujourd'hui, ndlr) on autorise sa remise en liberté provisoire cela aura une incidence automatique sur l'audience d'extradition , a indiqué un magistrat qui a requis l'anonymat. La bataille juridique aura-t-elle un incident sur les relations diplomatiques entre les deux pays ? C'est la grande interrogation. Le président ghanéen, John Dramani, entreprend une visite officielle, vendredi prochain à Abidjan. Il doit rencontrer son homologue ivoirien, Alassane Ouattara. Les deux présidents vont aborder des questions relatives à la sécurité dans les pays membres de la Communauté économiques des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), notamment le Mali et la question des exilés pro-Gbagbo au Ghana. Toute cette tractation politico-diplomatique pourrait influencer le verdict de la justice ghanéenne. Car en l'absence d`accord d`extradition entre le Ghana et la Côte d`Ivoire qui devrait permettre, selon la défense de Katinan Koné, il va s'agir de convaincre le juge de la Haute Cour de justice ghanéenne de refuser l`extradition du prévenu. Une décision que ses avocats souhaitent ériger en jurisprudence. D'autant plus qu'ils sont de nombreux proches de Laurent Gbagbo exilés au Ghana à être recherchés par la Côte d`Ivoire. De leur côté, les autorités judiciaires ivoiriennes ne comptent pas en rester là. Le Ghana comme la Côte d`Ivoire est membre de la Cedeao et les accords de coopération judiciaire de la Cedeao autorisent les extraditions entre les Etats membres de l`organisation sous-régionale.

Bahi K.

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