mardi 11 septembre 2012 par AIP

Abidjan - Un "réseau" de journalistes francophones et lusophones de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) engagés dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, devrait bientôt voir le jour, en vue d'un meilleur appui, des médias aux initiatives du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA).

A travers ce cadre permanent d'échanges, Il s'agira pour ces journalistes d'assurer une plus grande coordination de leurs actions dans le cadre de la lutte contre ces fléaux qui "fragilisent énormément les économies et les systèmes financiers de Etats ouest africains" selon les responsables du GIABA.

L'idée de la création de ce réseau est une recommandation du communiqué final d'un séminaire de sensibilisation et de formation organisé par le groupe, les 29 et 30 août 2012 à Praia, au Cap Vert, au profit de quelque 40 journalistes, issus des 15 pays de la CEDEAO.

Il s'agissait pour le groupe de renforcer les capacités de ces journalistes et reporters sur les crimes économiques et financiers, de les informer sur le mandat et les progrès du GIABA et de les encourager à poursuivre dans le domaine de l'investigation, particulièrement la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).

"Le GIABA n'en est pas à sa première rencontre du genre ; mais à l'issue des précédentes, on s'est rendu compte que les journalistes une fois dans leurs pays ne disposaient pas d'un cadre pour maintenir le contact et échanger leurs travaux", ont expliqué les initiateurs, lors de la cérémonie de clôture de ce séminaire le 30 août. Au terme des travaux, une commission, d'une dizaine de membres, a été mise sur pied en vue de réfléchir aux conditions pratiques de réalisation de ce projet, note-t-on.

Six communications ont par ailleurs meublé cette session de formation. Les participants ont été, entre autres, sensibilisés sur l'ampleur de ces fléaux, tant au niveau mondial que de la sous région ; sur les différentes formes que revêtent ces crimes, ainsi que sur le rôle que devraient jouer les médias dans la lutte. Quelques recommandations, estimées essentielles, sur les 40 révisées du Groupe d'action financière (GAFI) leur ont été également exposées.

Outre la mise en place de ce réseau, les participants, à l'issue du séminaire, ont, entre autres, plaidé pour un plus grand accès à l'information au sein de la CEDEAO ainsi que pour l'institution d'un prix de meilleurs journalistes d'investigation en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), souligne-t-on par ailleurs.

Un plan d'action, pour leur permettre de mieux accompagner le GIABA dans sa volonté d'impacter plus de populations et surtout de susciter des actions internes contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a été également élaborer par les participants, au terme du séminaire. Ce plan invite, entre autres, le GIABA à appuyer ce réseau en création en lui allouant un budget.

Le séminaire de Praia intègre une série de "programmes de sensibilisation et de formation" pour les hommes de média, sur leur rôle dans la promotion et la mise en ?uvre efficace de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Le GIABA inscrit ces programmes dans le cadre d'"un partenariat stratégique" pour une diffusion plus large et plus efficace des actions contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, conformément à un plan de communication qu'il a adoptée lors de la 11ème réunion de son Comité ministériel à Abidjan en mai 2012, note le document.

"Pour maximiser la sensibilisation sur les effets délétères du blanchiment de capitaux, le GIABA a élargi la base des parties prenantes et a inclut les médias qui jouent un rôle crucial dans la promotion de la bonne gouvernance et veille à ce que les pratiques de corruption soient exposées", explique, l'institution.

Créé en 2000, le GIABA est une institution spécialisée de la CEDEAO ; il est responsable de la prévention et du contrôle du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme dans cette sous-région, rappelle-t-on.

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