mercredi 12 septembre 2012 par Le Patriote

Un homme de droit attaché au droit''. C'est ainsi que le président de la République a qualifié celui à qui il n'a pas hésité un seul instant de confier les destinées du Conseil constitutionnel, le Pr Francis Wodié. Le seul critère mis en avant dans le souci de l'avènement de l'Etat de droit qui a prévalu était de trouver un homme qu'il faut, à la place qu'il faut pour consolider la séparation des pouvoirs. Un homme d'étoffe capable d'incarner un contre-pouvoir et de résister aux pressions politiques. Alassane Ouattara, en démocrate avéré et convaincu, a occulté les considérations politiques, amicales et religieuses pour désigner le premier constitutionnaliste de Côte d'Ivoire comme le gardien de la loi fondamentale. Wodié n'est pas mon ami. Nous ne sommes pas du même bord politique, mais c'est un homme de droit admiré et respecté, a fait remarqué le chef de l'Etat avant-hier, en marge de la première rentrée solennelle du Conseil constitutionnel. En d'autres termes, le chef de l'Etat n'a pas tenu compte de sa position politique, encore moins de ses liens amicaux pour désigner celui qui décidera au terme de son mandat de 5 ans de la régularité de sa candidature au cas où il jugera utile de briguer un second mandat et qui dira si les résultats provisoires sont en stricte conformité avec la volonté du peuple ivoirien exprimée dans les urnes. Comme on le voit, le président de la République milite pour une Côte d'Ivoire démocratique où les différents pouvoirs qui guident l'expression de l'Etat de droit et de la démocratie sont véritablement libres de leurs actions et de leurs décisions. Le Conseil Constitutionnel est le juge de la régularité des candidatures à l'élection du président de la République et des députés à l'Assemblée nationale. Mais aussi de la sincérité du scrutin de ces deux consultations politiques () Il est l'un des principaux leviers de l'Etat, de la République et de la démocratie. Le Conseil constitutionnel a un rôle éminemment important voire irremplaçable dans l'édification de l'Etat de droit () M Francis Wodié, je compte sur vous pour votre attachement à la loi et au droit, a fait rappeler le chef de l'Etat.
Le constat est donc net. Le chef de l'Etat, par le choix de Wodié à la tête du Conseil Constitutionnel, montrer son attachement aux valeurs de la démocratie. Sur ce point il tranche avec le concepteur de la refondation, Laurent Gbagbo. En effet, dans l'optique de se faire aider par le Conseil constitutionnel en cas de défaite à l'élection présidentielle de 2010, l'ex-chef d'Etat avait nommé en 2009 le Pr Paul Yao N'Dré, militant du FPI, à la tête du Conseil constitutionnel. Pour lui, c'était le dernier rempart au cas où. Puisse que tout ou presque liait les deux hommes. Amis, camarades de parti, confidents la complicité entre eux était grande. En permettant à l'ami ?'Pablo'' de décider en dernier ressort, l'ancien locataire du palais avait, selon son plan de confiscation du pouvoir, réussi le coup parfait. Si j'ai nommé mon ami, ça fait quoi?, avait-il répliqué aux nombreuses critiques et craintes qui fusaient. La suite on la connait. Comme le pompier de service, Yao N'Dré, les Ivoiriens se souviennent encore comme si c'était hier, a accompli ?'la sale besogne'' en rendant à l'issue de la compétition électorale une décision tronquée et mensongère. Il a fait de son ami Laurent Gbagbo le vainqueur de l'élection présidentielle de 2010 alors que tous les résultats le donnaient perdant. Une décision malheureuse qui a provoqué la plus grave crise que la Côte d'Ivoire n'ait jamais connue. Après la chute de Laurent Gbagbo en avril 2011, il est revenu sur sa décision inique, estimant qu'il avait été possédé par le satan. Pour éviter de tel scénario catastrophe à l'avenir, le chef de l'Etat a bien compris qu'il faut des professionnels en lieu et place des militants ou amis à la place qu'il faut pour la démocratisation vraie de la Côte d'Ivoire. C'est cela la marque d'un vrai démocrate. Lacina Ouattara

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