mercredi 12 septembre 2012 par Nord-Sud

Dans ces entretiens croisés, Ahoua Carlton, porte-parole du Rassemblement des républicains (Rdr) et Marthe Agoh, membre du Front populaire ivoirien et secrétaire générale du Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) donnent la perception de leurs partis sur la réconciliation. Deux mondes diamètralement opposés. De quoi être vraiment pessimiste.



Il y a de nombreuses initiatives en faveur de la réconciliation orientées vers les partis politiques. Qu'est-ce qui explique que malgré cela, le processus piétine ?
Je ne suis pas d'accord avec vous. Les choses ne piétinent pas, à partir du moment où le président Alassane Ouattara continue de mettre en ?uvre son programme. Les investiseurs envahissent le pays. Le président de la Banque mondiale était-là récemment. Il a demandé de soutenir la Côte d'Ivoire dans sa marche vers la cohésion sociale. Je ne vois donc pas en quoi les choses piétinent. Je serais d'accord si vous me disiez que quelques esprits chagrins mettent à mal la cohésion sociale.

Esprits chagrins , vous pensez à qui ?
Je pense à ceux qui ne veulent pas de la paix en Côte d'Ivoire. Ceux qui ne reconnaissent pas qu'on a dépensé 110 milliards pour rénover les universités, ceux qui n'acceptent pas que la Côte d'Ivoire grouillent d'investisseurs, ceux qui ignorent l'aspiration du pays à un nouveau départ. Vous savez de qui je parle.

Peut-on faire la réconciliation san ceux-là?
Vous voulez qu'on se réconcilie avec quelqu'un qui ne le veut pas ? La réparation des routes, la rénovation de l'université, les grands chantiers entamés, nous allions attendre qu'ils acceptent la réconciliation avec de faire tout cela ? Non, ce n'est pas ce qu'on appelle la réconciliation.

Que faire donc pour amener ces  esprits chagrins  à changer ?
Pensez-vous que nous avons le temps d'attendre que des gens soient prêts pour aller à la réconciliation avant de soulager le peuple ? Avant de permettre aux étudiants d'étudier dans de bonnes conditions ? Avant de permettre aux institutions de Breton Wood de nous accorder le Ppte ? Non (elle tire sur le non, ndlr) Tant qu'on peut répondre aux aspirations du peuple, on avance.

Le Fpi a dit sa disponibilité à entrer dans le gouvernement. N'est-ce pas là l'occasion de l'amener à accompagner réellement le travail du président Ouattara ?
Le Fpi a sa place dans le gouvernement. Ne croyez pas qu'on leur donne cette place pour qu'ils aillent à la réconciliation. Ça n'a rien à voir.


Entretien réalisé par Bamba K. Inza

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