mercredi 12 septembre 2012 par L'Inter

On l'appelait affectueusement ?' Adjoua Sukhoï ?' dans l'écurie Gbagbo (du nom du redoutable aéronef de guerre acquis par l'ancien pouvoir ndlr); cela à cause du caractère bouillant et du franc parlé qui la caractérisaient. Cheveux toujours coupés, on aurait dit mi-homme mi-femme, elle avait fini par se faire une place dans le magma politique ivoirien sous le régime de la refondation. Fer de lance de la lutte patriotique, notamment au sein de la gent féminine, avec son mouvement 2 millions de filles pour Gbagbo , Henriette Lagou, c'est d'elle qu'il s'agit, disait et faisait ce qu'elle voulait, selon des membres de son entourage. Partie en exil forcé après la chute du régime Gbagbo, le 11 avril 2011, ?' Adjoua Sukhoï ?' est de retour sur les bords de la lagune ébrié dans le cadre du processus de réconciliation nationale et du dialogue républicain lancés par les nouveaux gouvernants. Dans son sac, une nouvelle formation politique, le Rassemblement pour la paix et la concorde (RPC). Un nom évocateur qui traduit bien sa volonté de s'inscrire dans la dynamique de retour à la paix en Côte d'Ivoire. Silhouette fine, quelque peu amaigrie, certainement par le poids de l'exil, Mme Lagou n'a cependant rien perdu de la verve. Nous l'avons rencontrée en marge de la conférence de presse de la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP), lundi 10 septembre 2012 à l'hôtel Pullman du Plateau. Gbagboïste ? Elle le demeure et le revendique. Et bien qu'épousant cet air de la réconciliation porté par la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP), coalition des partis politiques proches de l'ancien président ivoirien, elle fait comme ses collègues leaders de la LMP, une saine appréciation des réalités du moment , ainsi que le disait un haut cadre de ce pays. Laquelle réalité impose que le seul président reconnu aujourd'hui de la Côte d'Ivoire, c'est bien Alassane Ouattarra. Et ?' Adjoua Sukhoï ?' le dit sans faux-fuyant. M. Ouattara est le président de la République. C'est lui qui signe le décret, il nomme aux hautes fonctions dans l'administration, il fait des voyages pour la Côte d'Ivoire. Si nous ne le reconnaissons pas comme président, on fait quoi ? , a-t-elle dit. Et d'indiquer qu'il faut une opposition forte, responsable et très critique à l'égard du régime. Nous ne sommes pas ici pour insulter qui que ce soit, pour détruire, mais pour construire. Et pour cela, il nous faut, comme le président de la LMP l'a indiqué, engager un dialogue sérieux et franc avec le pouvoir pour régler tous nos problèmes . Ainsi voit-elle désormais son nouveau combat.

H. ZIAO

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