mercredi 19 septembre 2012 par Le Nouveau Réveil

Le conseil de sécurité de l'Onu a approuvé, hier, à l'unanimité de ses 15 membres, une décision qui de nature a aggravé les soucis des Ivoiriens, dans la partie ouest du pays. Cette résolution approuve, en effet, une recommandation formulée par le secrétaire général, Ban Ki-moon dans son dernier rapport sur la situation au Libéria sur la mission des Nations Unies au Libéria. Il s'agit de rapatrier quatre bataillons d'infanterie et les unités de soutien qui s'y rattachent, soit au total quelque 4 200 hommes, sur les sept bataillons que compte la force militaire de la Minul, en trois phases qui s'étaleraient d'août 2012 à juillet 2015, en tenant compte des conditions régnant dans la zone d'opérations, ce qui ramènerait le personnel militaire de la Minul, en juillet 2015, à trois bataillons d'infanterie et aux unités de soutien qui s'y rattachent, soit en tout quelque 3 750 hommes, selon la résolution du Conseil de sécurité. Ban Ki-moon a été autorisé, à cet égard, à mettre en ?uvre la première phase allant d'octobre 2012 à septembre 2013, durant laquelle la composante militaire sera réduite de 1 990 hommes. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette résolution arrive au pire moment pour la Côte d'Ivoire. Tout le mois d'août 2012, on le sait, a été marqué par des attaques contre ses casernes et autres commissariats. Et certains assaillants étaient arrivés du Libéria. De plus, en juillet 2012, un raid d'ex-combattants libériens aidé de miliciens ivoiriens réfugiés au Liberia avait fait une vingtaine de morts, où 7 casques bleus, à l'Ouest, précisément, à Taï. Certes, une accalmie s'est installée depuis mi-août. Mais rien ne dit que les déstabilisateurs, à savoir, les partisans présumés de l'ancien président Laurent Gbagbo exilés au Libéria voisin ont désarmé. Des sources dignes de foi indiquent plutôt le contraire. Ce répit, selon ces sources, serait purement stratégique. Il viserait à permettre à ces pro-Gbagbo de se réarmer. C'est dans ces circonstances qu'intervient la décision des Nations Unies de réviser à la baisse ses effectifs au Libéria qui partage 700 kilomètres de frontière avec une Côte d'Ivoire qui sort de crise. Une telle situation qui est d'autant plus mal venue pour les autorités ivoiriennes que la Minul constitue la véritable armée de la présidente Ellen Johnson Sirleaf. Elle survient aussi au moment où les deux capitales Abidjan et Monrovia envisageaient une réouverture partielle de leur frontière commune, fermée depuis près d'un mois. Ce qui suppose la mobilisation de forces militaires supplémentaires. D'ailleurs, en votant cette réduction des casques bleus, les membres du Conseil de sécurité ont semblé être conscients du péril qu'elle pourrait provoquer. Ils ont demandé aux autorités libériennes de renforcer leur coopération avec la Côte d'Ivoire. Par ailleurs, ils ont réitéré la recommandation du Secrétaire général tendant à transférer à l'Onuci les trois hélicoptères armés actuellement attribués à la Minul, qui devaient être utilisés en Côte d'Ivoire et au Libéria le long de la frontière qui sépare les deux pays et au-delà. Les Nations Unies encouragent la Cedeao et l'Union du fleuve Mano à élaborer, avec l'appui du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, une stratégie sous-régionale pour lutter contre la menace constituée par les mouvements transfrontières de groupes armés et d'armes ainsi que par le trafic, et ce, avec l'assistance de l'Onuci et de la Minul, selon qu'il y a lieu, et prie le secrétaire général de faire régulièrement le point des progrès accomplis dans l'élaboration de cette stratégie, ajoute la Résolution. Notons qu'un projet de réduction similaire est à l'étude aux Nations-Unies s'agissant de l'Onuci.
BENOIT HILI

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