mercredi 19 septembre 2012 par L'intelligent d'Abidjan

La décision prise le 12 septembre par le gouvernement ivoirien d'enseigner les droits de l'homme dès l'école primaire est salutaire. Et je la salue.
La question des droits de l'homme se trouve, en effet, au début et à la fin des sociétés actuelles, démocratiques et modernes. Elle est, tout aussi bien, au début et à la fin de la vie de l'homme, de tous les hommes. La maxime latine que tous les juristes et surtout les étudiants en droit radotent à satiété, en témoigne. L'enfant simplement conçu est considéré comme né chaque fois qu'il y va de ses intérêts ou de la présomption infans conceptus.... C'est-à-dire que dès le ventre de sa mère, l'enfant simplement conçu dont le géniteur vient à mourir, conserve sa part dans la succession de cujus.
Tout au long de sa vie sur terre, l'être humain a des droits . A sa mort, il a tout aussi droit à une digne et correcte sépulture.

Droits constitutionnels
Et pourtant, combien de dirigeants, d'hommes politiques d'ici et d'ailleurs ne finissent-ils pas par "oublier " cette cruelle et implacable vérité ? Tout ce que fait et revendique l'être humain, est enfermé dans un ensemble de droits prévus d'abord par la constitution ivoirienne ( elle comprend 28 articles relatifs aux droits de l'homme sur 134 en tout ), la Déclaration universelle des Droits de l'Homme du 10 Décembre 1948, la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des peuples du 27 Juin 1981, les différents pactes internationaux, sans compter des textes fondateurs et majestueux tels que la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789, le très beau et brillant texte de la Déclaration d'indépendance américaine de 1776, etc.
Tous ces textes placent l'homme au début et à la fin de tout, principalement et sûrement de l'action politique.
En fait, tous ici et là, avons mis du temps, trop de temps à nous rendre compte de ce caractère central et suprême de la problématique des droits de l'homme. Que l'homme vive et vive bien, c'est l'affaire des Droits de l'homme. Il s'agit du droit à la vie, premier et fondamental droit de l'homme ! Que l'homme puisse se soigner, se nourrir, se vêtir, envoyer sa progéniture à l'école, etc. tour à tour, se trouvent concernés par le droit à la santé, le droit à l'alimentation, et le droit à l'éducation, etc. Tout ce que nous faisons, je dis bien tout ce nous faisons sur cette terre, relève bel et bien des droits de l'homme.
Que le citoyen ordinaire l'oublie, peut paraître normal mais que les hommes politiques feignent, eux aussi, de le passer par pertes et profits et voilà un drame, un scandale ! Chocking, diraient les anglo-saxons !
A quoi servirait l'action politique si elle ne vise pas à assurer à l'être humain un minimum d'existence digne et décente ? A quoi rimerait et conduirait une carrière politique si au bout du compte, il n'y'a pas la satisfaction des intérêts et aspirations du peuple, c'est-à-dire de chacun des hommes qui le composent ?
Construire des hôpitaux pour que les citoyens puissent se soigner, c'est ?uvrer au respect du droit à la santé, construire des écoles pour que les enfants puissent aller à l'école, c'est leur garantir le droit à l'éducation. Bâtir une économie forte et prospère pour donner un emploi à chaque diplômé, c'est satisfaire le droit au travail et subséquemment, le droit au développement et au plein épanouissement que prévoit pour tout être humain l'article 7 de notre loi fondamentale. Nous sommes donc en pleins droits de l'homme ou droits humains (pour éviter toute discrimination sexiste) !
C'est donc ce domaine si vital que le gouvernement ivoirien, en prenant la décision de l'enseigner désormais dès l'école primaire, vient de... rétablir dans ses droits si l'on ose dire.
Trop tard si l'on pense aux cruautés, atrocités et graves violations des droits de l'homme de ces dernières années en Côte d'Ivoire, surtout aux 3000 morts de la dernière crise postélectorale ? Peut-être mais ne dit-on pas aussi qu'il vaut mieux tard que jamais ?

Le droit chemin...
En entérinant cette recommandation de l'ONU pour l'éducation aux droits de l'homme, la Côte d'Ivoire revient sur le droit chemin. Non seulement, il s'agit désormais pour le gouvernement d'?uvrer par des hôpitaux, des écoles, des routes, etc., au bien-être des Ivoiriens et au respect de leurs droits, mais aussi de dire et de professer, dès l'école primaire, ce que sont ces droits et comment en assurer le respect et la défense ! C'est tout bénef !
Ce n'est pas un hasard si du 9 au 22 octobre, la 52ème session de la Commission Africaine des Droits de l'homme et des peuples (CADHP) se tiendra, pour la première fois en terre ivoirienne à Yamoussoukro, grâce aux énormes et inlassables efforts du gouvernement ivoirien, notamment du ministre des Droits de l'Homme et des Libertés publiques, M. GNENEMA Coulibaly Mamadou. L'existence d'un tel ministère est en soi un autre point de satisfaction et un autre gage de bonne et saine gouvernance !
Les Droits de l'homme dès l'école primaire, c'est sans jeu de mots, la Côte d'Ivoire ... à l'école des Droits de l'Homme. Résolument
*Yao Noël, Journaliste-Juriste,
Ancien 2ème vice président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme de Côte d'Ivoire.
Par Yao Noël *

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