mercredi 19 septembre 2012 par LG Infos

A Adjamé, plus précisément la zone appelée communément Renault, où sont installés plusieurs centaines de commerçants, n'existe plus que de nom. Elle a été rasée par les bulldozers du gouvernement Ouattara. C'était dans la journée du jeudi 13 août dernier. Pleurs et sanglots étaient au rendez-vous ce jour-là. Ce n'est pas normal. Pourquoi choisir la veille de la rentrée scolaire pour détruire nos magasins. Que veulent ces personnes qui refusent la débrouillardise, lance une jeune dame en pleurs. Traumatisée de voir son étal transformé en gravats, elle fond en larmes.

Elle n'est pas seule. Plusieurs commerçants qui ne supportent pas cette situation se lamentent. Konaté Seydou, libraire par terre, est de ceux-là. Il dénonce la manière dont l'opération de démolition est menée. C'est affreux. Nous payons les taxes et autres patentes à la mairie d'Adjamé, déplore-t-il. Pour lui, cette action aurait pu attendre que la rentrée scolaire se fasse. Car, à l'en croire, cet endroit est un repère pour les parents d'élèves. Parce qu'ils viennent acheter les livres et autres manuels scolaires de leurs enfants. Issa Coulibaly, vendeur de chaussures et de tenues vestimentaires, ne comprend pas lui non plus. Je n'en crois pas mes yeux. Il dit exercer en ces lieux depuis 2003. Mais, jamais, ils n'ont été inquiétés un seul jour. Je suis ici depuis 2003. Même si parfois des gens venaient nous racketter, mais, nous travaillions correctement. Qu'allons-nous devenir après la destruction de nos magasins ?, se demande-t-il. Pour lui, sa vie s'arrête là. Autre lieu, non loin des tours des 220 logements, même ambiance. Ici, les étals des vendeurs d'habits ont systématiquement été détruits par les hommes mandatés par la mairie d'Adjamé et le ministère de la Salubrité urbaine. On ne nous a rien dit. Ils sont venus et ils ont commencé à tout détruire sur leur passage. Dieu merci, nous avons sauvé nos marchandises, dit Ahmed, le responsable des commerçants installés en cet endroit. Il ne comprend pas ce qui se passe. La mairie d'Adjamé semble connaître la réponse. Nous leur demandons tout simplement de s'installer au forum. Il y a encore de la place là-bas. Et puis, l'opération est menée conjointement avec le ministère de la Salubrité urbaine, nous indique un agent des services techniques de la commune, rencontré sur le théâtre des opérations. Qui précise que la démolition des magasins de Renault et des 220 logements est le début d'une vaste opération qui s'étendra sur l'étendue du territoire communale. Mais, en attendant, les commerçants déguerpis ne savent où aller puisqu'ils ne veulent pas s'installer au forum.

J.A.

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