jeudi 20 septembre 2012 par Nord-Sud

Ils revendiquent 2.665 enseignants sur toute l'étendue du territoire, et exigent 30 mois d'arriérés de salaire. Pour se faire entendre, les ex-enseignants volontaires ont perturbé la rentrée des classes dans la capitale de la paix. Dans cet entretien, Souleymane Ouattara, le président du Mouvement des ex-enseignants volontaires de Bouaké, pose ses conditions pour la levée du mot d'ordre de grève.


Depuis la rentrée des classes lundi, l'école est perturbée par votre mouvement dans la capitale de la paix. Avez-vous été approchés par la tutelle ?
Non, pas véritablement. C'est seulement le secrétaire général de préfecture qui nous a appelés pour que nous échangions sur les différents points qui constituent nos revendications.
 
De quoi avez-vous parlé?
Il nous a demandé de surseoir à nos manifestations. Nous lui avons dit que c'est une décision de l'assemblée générale. Et que nous ne saurions nous substituer à cette instance. Nous lui avons demandé de nous indiquer une date pour prendre nos salaires. Parce que c'est ça la question cruciale.   

A quel niveau se trouve votre dossier ?
On nous a dit que la plupart des dossiers sont déjà signés par le directeur des ressources humaines. Et que, désormais, c'est au niveau de la Fonction publique qu'on attend les signatures. C'est donc au niveau de la Fonction publique, du ministère de l'Education nationale et du ministère de l'Economie et des finances que se trouvent véritablement le problème.

Ne pouviez-vous pas patienter ? Vos dossiers sont déjà en voie de traitement.
Il s'agit pour nous de faire savoir au monde entier qu'il faut qu'on pense à nous afin que la question soit définitivement réglée. Nous ne demandons que ce à quoi nous avons véritablement droit.

Ne pensez-vous pas que cette grève mette en retard les enfants dont vous avez sauvé le parcours scolaire pendant la crise de 2002 ?
Non. Puisque pour le moment, les cours n'ont pas véritablement commencé. Pour nous, c'est un signal fort que nous sommes en train de donner. C'est la raison pour laquelle nous demandons aux autorités de se pencher rapidement sur le problème des ex-enseignants volontaires.

A quelle condition allez-vous lever votre mot d'ordre de grève ?
A la condition que nous ayons une lisibilité quant à la question de nos arriérés de salaires et nos rappels qui s'élèvent à 1,8 milliard. Et puis la question de nos camarades pris en compte par le Pnrrc (Programme national de réhabilitation et de réinsertion communautaire, ndlr). C'est à cette seule condition que nous pourrons suspendre ou lever notre mot d'ordre de grève. Nous demandons aux autorités de régler rapidement la question des ex-enseignants volontaires. Nous avons envie d'aller dispenser notre savoir à nos petits frères. Nous demandons aux parents d'élèves de bien nous comprendre parce que c'est une question de survie. Et aux enfants, on leur dit de ne pas s'inquiéter. Parce que nous sommes prêts à faire les mêmes sacrifices pour que l'année scolaire soit sauvée.   

Interview réalisée par Denis Koné à Bouaké

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