lundi 24 septembre 2012 par Notre Voie

En décidant de fermer les frontières avec le Ghana, Alassane Dramane Ouattara n'ignorait certainement pas les inconvénients, au plan économique, d'une telle décision. Compagnies de transport aérien ou terrestre, opérateurs économiques ou même de simples particuliers subissent les affres de cette mesure. Il faut savoir qu'au niveau des compagnies aériennes, la destination Abidjan ne fait plus le plein des vols depuis plusieurs années. Aussi, au départ de la capitale économique ivoirienne ou en y venant, transit par Accra pour, non seulement décharger des passagers mais également en prendre. Avec la décision de fermeture des frontières, ces compagnies aériennes se limitent à la capitale ghanéenne. Parce qu'en y atterrissant, elles ne peuvent plus rentrer en Côte d'Ivoire. Fly Emirat par exemple, au départ de Dubaï, transite par Accra avant de venir à Abidjan. Avec la fermeture des frontières, elle se contente de faire le trajet Dubaï-Accra-Dubaï. Il en est de même pour des compagnies telles que South Africa Airlines, Turkish Airlines, Asky, etc. Toutes ces compagnies transitent par Accra et voient leurs programmes de vols désorganisés. Des compagnies étaient d'ailleurs en escale à l'aéroport d'Accra en attendant de décoller pour Abidjan quand la nouvelle est tombée. Il leur a fallu faire de nombreuses gymnastiques pour tenir leur promesse de faire atterrir leurs passagers d'Abidjan.

Naturellement, celles qui veulent absolument rallier l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny, sont obligées de transiter par les aéroports d'autres pays. Ce qui entrainement des surcoûts. Ne serait-il donc pas préjudiciables de voir les coûts des billets d'avions connaître une hausse ?
Pour l'Aéroport international d'Abidjan (Aeria), les pertes sont également énormes au regard du nombre de compagnies qui sera obligée de tourner dos à la destination Côte d'Ivoire. Surtout quand on sait qu'elle perçoit 30.000 FCFA par passagers hors Cedeao et 12.000 FCFA pour ceux de l'espace Cedeao.
Evidemment, au niveau des opérateurs économiques qui font des affaires entre Accra et Abidjan, les pertes sont incalculables. Sans oublier les particuliers qui étaient au Ghana pour le week-end et qui seront obligés de débourser plus pour transiter par d'autres pays limitrophes avant d'avoir accès à la Côte d'Ivoire.
Quand on fini d'énumérer les inconvénients d'une telle mesure, on est en droit de se demander si les autorités ivoiriennes ont bien retourné la question avant d'arrêter leur décision. Assurément non. Car, en réalité, la Côte d'Ivoire à plus à perdre dans cette affaire que le Ghana qui, il faut le noter, ne sort pas de crise. Bien au contraire, le pays de John Mahama Dramani connait une stabilité politique depuis plusieurs années et connait même une réelle croissance économique. Le Ghana est un pays fréquentable. La Côte d'Ivoire, classée dans le black list, ne peut en dire autant. Donc, entre deux pays aux passés récents diamétralement opposés, le choix est vite fait pour les investisseurs et autres opérateurs économiques. Ce sont ces paramètres que devraient voir les dirigeants ivoiriens avant de prendre des décisions. Et non s'enfermer dans des calculs de probabilité qui ne donnent pas toujours les résultats qu'ils souhaitent.

Koné Modeste

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