samedi 29 septembre 2012 par L'intelligent d'Abidjan

Depuis quelques semaines, c'est l'orage au sein de la galaxie patriotique en France. De la fracassante déclaration d'Abel Naki annonçant la naissance du CNL (Conseil national de libération) à l'instar du CNT Lybien et aux récentes sorties du 24 septembre dernier à La Haye, la maison patriotique en France est aujourd'hui lézardée. D'un côté, Abel Naki qui prétend représenter les ?'vrais résistants'' et de l'autre, ceux qu'il présente comme la ?'résistance molle''. Le désamour s'est installé entre Abel Naki et les autres affidés de la résistance aux autorités ivoiriennes depuis sa déclaration suite au report de l'audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo. Suite à la décision du juge de la chambre préliminaire 1 de la Cour pénale internationale (CPI) de reporter l'audience de confirmation des charges à l'encontre de l'ancien chef de l'Etat Laurent Gbagbo, Abel Naki avait appelé les partisans de l'ancien président ivoirien à ne pas effectuer le déplacement de La Haye le 13 août dernier. Il avait justifié son propos par le fait qu'il jugeait inopportun d'aller manifester à La Haye. Cette sortie lui avait valu les flèches des autres responsables d'association de soutien ?'au Woody de Mama'' (NDLR : Laurent Gbagbo) en France. Sous la pression, l'homme s'était empressé de se rétracter. Sa reculade n'a pas pour autant évacué la méfiance de certains responsables d'associations.

Pour les détracteurs du président du CRI Panafricain, sa tendance à faire cavalier seul nuirait gravement à la santé de la mobilisation solidaire des patriotes de France. Il faudra que nous gardions la tête froide. Cette tendance à vouloir se présenter comme les vrais résistants et les autres comme de faux résistants est une tentative de stigmatisation qui n'est pas faite pour conforter l'union au sein de la résistance au pouvoir d'Alassane Ouattara () Pire, il montre à nos camarades emprisonnés, exilés et vivant dans la peur en Côte d'Ivoire que la mobilisation est faible ici en France. Ce qui est d'ailleurs faux. Cela dénote d'un manque de formation politique chez mon jeune frère à qui j'ai vivement traduit mon mécontentement face à ses déclarations du 24 septembre dernier à La Haye () Il faudra qu'Abel Naki sorte de ses coups médiatiques, ce n'est pas devant les caméras que nous mènerons la résistance. Ces agitations médiatiques et déclarations inconséquentes risquent de fragiliser la lutte, a confié Brigitte Kuyo, la patronne du FPI en France. Une déclaration a également été produite par sept responsables d'organisations de soutien à Laurent Gbagbo pour dénoncer les agissements d'Abel Naki. Le 1er septembre dernier à Turin en Italie, Abel Naki avait annoncé avec fracas le Conseil National de Libération à l'instar du CNT en Lybie. Ce qui avait créé l'émoi et la désapprobation au sein de la galaxie patriotique en France. Blaise-Pascal Logbo, président du NPR (Nouveau Parti pour la République) qui connaît le président Laurent Gbagbo et qui prétend être proche de lui, il refuse d'évoquer de type d'initiatives. Laurent Gbagbo a toujours privilégié l'alternance démocratique, selon lui. En ma qualité de responsable d'un parti politique, je ne me suis pas reconnu dans les propos d'Abel Naki. Il ne nous a d'ailleurs pas associés à cette idée-là. Pour ma part, mon jeune frère devrait revenir aux fondamentaux de l'idéologie que prône le président Laurent Gbagbo. Il a besoin d'une formation idéologique et politique. Mais les dérapages contrôlés ou incontrôlés d'Abel Naki ne freineront aucunément notre détermination à parcourir toutes les institutions internationales pour expliquer la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire, a-t-il dit. Pour l'heure, le malaise est réel entre Abel Naki et ses compagnons de lutte.

Abel Naki peut-il rouler pour Ouattara ?
Entre compte et mécompte, le président du CRI panafricain qui s'est encore donné en spectacle à La Haye lundi dernier, est bien dans le collimateur des siens, sans avoir pu capitaliser la mise en lumière que lui avaient conféré les accusations publiques du MEMI (ministre d'Etat, ministre e l'Intérieur) Hamed Bakayoko dans les attaques contres les FRCI. Une mise en évidence qui avait failli même se retourner contre lui, certains radicaux le soupçonnant de connivence et de deal avec le pouvoir ivoirien. Ainsi sa mission est de tout radicaliser, pour discréditer la résistance et détruire l'image de démocrate et d'homme de paix de Laurent Gbagbo.

Jean-Paul Oro à Paris

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