samedi 29 septembre 2012 par L'intelligent d'Abidjan

Le PDCI-RDA pourrait bien s'enorgueillir d'être le plus vieux parti politique de la sous-région. Sa légitimité politique incarnée par Félix Houphouët-Boigny, pendant de longues années, ne souffre d'aucune contestation. Bien au contraire, cela reste gravé dans les mémoires d'une frange importante des Ivoiriens et des Africains. Depuis près de 70 ans, cette formation politique s'auto-satisfait de cette réalité artificielle. Mais comme une tradition bien établie en son temps, malgré des effluves du temps, le PDCI-RDA continue de faire du surplace, comme si le monde a arrêté sa marche vers le renouveau. C'est pourquoi, il demeure surpris de constater que plusieurs formations politiques sont sorties de ses entrailles, comme le RDR, l'UPCI, l'UDCY. Parce que le vieux parti politique refuse de faire sa mue qualitative. Le PDCI se complait à vouloir faire du neuf dans du vieux. Ce qui constitue une tare qui ne pardonne pas. Comme pour dire que le pouvoir prend les mêmes acteurs et actrices, voire les mêmes mécanismes pour recommencer. A vrai dire, les héritiers naturels d'Houphouët-Boigny n'en finissent pas de ?'rebeloter'' pour ne pas dire tourner en rond. Sa vieille gade n'entend point lâcher le pouvoir. Alors qu'elle n'a plus rien à proposer de nouveau à sa dynamique et ambitieuse jeunesse. Du fait de l'usure du temps et du pouvoir. En restant donc sourds aux cris de c?ur d'une nouvelle génération de militants, le PDCI-RDA n'est pas encore à l'abri d'autres implosions. Au regard de tout cela, je rigole en écoutant des militants rêveurs dire que le prochain congrès sera celui du vrai changement. Mis à part son identité et sa philosophie qu'il entend garder jalousement. Pour ma part, les signes ne trompant pas, ce serait plutôt celui du jeu des pions. Ce serait à n'en point douter un autre lifting politique. Une ruse bien partagée au PDCI-RDA. Souvenons-nous que le Président Houphouët-Boigny en aurait usé comme une parade (lifting constitutionnelle) afin d'éviter la conférence nationale en 1990 et de limiter les impacts du discours de la Baule de son homologue français, François Mitterrand.

C'est la même stratégie qu'a utilisée en son temps, son successeur Henri Konan Bédié pour étouffer les velléités du technocrate de Yamoussoukro, Charles Konan Banny qui s'était brusquement découvert un destin de leader politique. L'un dans l'autre, l'heure a sonné pour que le PDCI-RDA s'approprie la méthode de passage de témoin au niveau de ses structures. C'est cela aussi la démocratie participative. Il faut que ses dirigeants actuels sachent que la meilleure manière de sortir de la scène sans égratignure, est de marquer l'histoire, au lieu de la subir. Toutefois, j'aimerais avoir tort.


Mohamed FANA,
Journaliste Consultant
Bédiéiste naturel
Cel : 08 40 87 52

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