vendredi 12 octobre 2012 par Nord-Sud

Le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, a encouragé hier le peuple du Léboutou à s'engager résolument sur le chemin de la paix. Et pour cause

Guillaume Soro a parlé jeudi avec son c?ur au peuple du Léboutou. Un discours de vérité à la Place Henri Konan Bédié de Dabou et dont la quintessence porte sur le processus de réconciliation. Les destinataires de ce message sont surtout les chefs traditionnels et les jeunes de la localité. Les premiers parce qu'en ces moments d'incertitude, ils doivent savoir conduire leurs concitoyens sur le droit chemin, et les seconds parce qu'ils doivent éviter de servir de bras armés aux déstabilisateurs. Là où je ne suis pas d'accord, c'est lorsque des jeunes trompent leurs camarades en les appelant à prendre des armes pour déstabiliser le Léboutou. Je l'ai dit en 2007 à Bouaké, chaque chose a son temps. Il y a un temps pour se fâcher et un temps pour se calmer. Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix. Aujourd'hui, on doit faire la paix parce que la Côte d'Ivoire a trop souffert, a soutenu le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. Quand le temps de guerre était arrivé, où étaient tous ces jeunes qu'on voit aujourd'hui s'exciter ? Connaissent-ils la guerre mieux que moi ? Donc quand je dis faisons la paix, faisons-la car, en temps de guerre, je les ai cherchés sans les voir. Le temps de guerre est passé et je suis venu demander aux populations de Dabou de ne pas se laisser tromper. Car au moment où certains ont envoyé leurs enfants à l'extérieur pour poursuivre leurs études, ils veulent faire des vôtres des miliciens. Est-ce raisonnable ? Ce dont le Léboutou a besoin, c'est que ses jeunes puissent avoir du travail. Je ne veux pas que vous, chefs du Léboutou, souhaitiez un destin de miliciens pour vos enfants, a insisté Guillaume Soro, qui a fustigé les pro-Gbagbo qui rament à contre-courant du processus de réconciliation. Ce que je dis souvent à nos amis du Fpi, c'est qu'on ne peut pas rester au pouvoir éternellement parce que les temps ont changé. Wade, Kufuor, ATT, M'Beki, Ben ali ne sont plus au pouvoir, alors pourquoi voulez-vous que Gbagbo s'éternise au pouvoir. Arrêtez donc d'envoyer vos enfants à l'abattoir. Il faut que Dabou s'inscrive dans le changement, avance vers le développement. Je demande à Dabou de renoncer à la violence, a-t-il sensibilisé.

Le dialogue, l'arme des forts

Depuis la cité du Léboutou, Guillaume Soro a encore exhorté les frontistes à suivre son exemple, quand il s'est agi de saisir la main tendue de Laurent Gbagbo. Au moment où on me demandait d'aller signer l'Accord politique de Ouagadougou, dans mon propre camp, certains n'étaient pas d'accord et quand on a signé cet Accord, j'ai été traité de tous les noms. C'est vous dire que quelquefois pour aller au dialogue, il faut être courageux. Il faut y aller en se disant que certains vont te critiquer, te calomnier. Il faut y aller parce que le dialogue conduit toujours au compromis qui est lui-même un bon ferment pour la paix. Ils (les pro-Gbagbo, ndlr) doivent donc accepter le dialogue parce que le président Ouattara leur tend la main, a argumenté Guillaume Soro, prenant par moments son auditoire à témoin: Souvenez-vous en 1990, qui disait asseyons-nous et discutons ? Maintenant qu'on est assis, ils disent non. Le président Ouattara est assis au palais et vous attend pour discuter alors, venez. C'est important, car il ne sert à rien de continuer de mentir aux populations. Une réponse à l'ancien ministre René Diby qui a parlé au nom des chefs du Léboutou. Sommes-nous vraiment en paix ?, s'était-il interrogé, appelant même le chef du Parlement à demeurer dans l'arène pour épauler le président de la République, Alassane Ouattara, pour réconcilier les Ivoiriens. Et, comme pour clore le débat sur la présidentielle de 2010 qui sert de prétexte aux pro-Gbagbo pour déstabiliser le pays, le chef du Parlement ivoirien a redit que le vainqueur de ce scrutin, est bel et bien M. Ouattara. Qu'on ne vous trompe pas, celui qui a gagné cette élection, c'est Alassane Ouattara. Je suis là pour rendre témoignage parce que j'étais partie-prenante à l'organisation de cette élection. Si c'est Gbagbo qui avait gagné, je l'aurais reconnu, a témoigné le président de l'Assemblée nationale. Pour rappel, la visite de Guillaume Soro dans le Léboutou fait suite aux attaques perpétrées à Dabou et ses environs, courant août par des assaillants présentés comme favorables à l'ancien régime. L'ex-chef du gouvernement qui a été intégré dans la génération N'Djruman a été rebaptisé Soro Djakpa qui signifie le guerrier, le tenace. Après la cérémonie sur la place publique, il a eu un entretien d'une quinzaine de minutes avec les chefs traditionnels. Pour ce déplacement, Guillaume Soro était accompagné de plusieurs députés, notamment la première vice-présidente, Sarrah Sacko-Fadika.


Marc Dossa, envoyé spécial à Dabou

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023