vendredi 12 octobre 2012 par Nord-Sud

La joie est perceptible dans des localités frontalières, à l'Est, du côté du Ghana. Sapa et Aflao ont retrouvé l'ambiance des marchés qui les caractérisait avant la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes.


Sampa est une localité ghanéenne située à quelque 14 km de Bondoukou, à l'Est. Depuis la réouverture lundi des frontières terrestres et maritimes avec le Ghana, elle a retrouvé son ambiance habituelle de point de transit. La route traversant cette ville-carrefour et reliant la Côte d'Ivoire au Ghana est ouverte, facilitant à nouveau le trafic. Ceci au grand soulagement des usagers de cet axe très fréquenté par des véhicules de transport en commun. Il n'y a pas que les voyageurs qui sont soulagés par la réouverture des frontières. Si les transporteurs se frottent les mains, les vendeuses ont retrouvé l'entrain et les occasions de proposer leurs produits. C'est le cas de cette restauratrice, installée sur la place de la gare routière, qui s'empresse de servir un client avec lequel elle devise joyeusement. Elle l'avait perdu de vue à cause de la mesure de fermeture des portes d'accès au pays. Au quartier Commerce, les vendeurs de gros et de demi-gros ne sont plus oisifs. C'est à la criée que des jeunes gens qui les assistent vantent leurs marchandises et hèlent les passants.
Mais ce n'est pas vraiment la prospérité. Rita Efrey, la trentaine, tient un magasin d'ustensiles de cuisine à une dizaine de mètres du marché. Elle témoigne de la sécheresse du marché en dépit de la réouverture de la frontière : Ici le commerce dépend en grande partie de la Côte d'Ivoire. Nous importons des produits alimentaires de tous genres. A notre tour, nous vendons divers articles aux Ivoiriens. Les Ivoiriens sont nos meilleurs clients. Pendant la fermeture de la frontière, il était difficile de faire des stocks. Sampa est aussi visitée pour son marché aux pagnes traditionnels, Kita. La fermeture de la  frontière a sérieusement affecté nos affaires. Vous savez, nos deux pays font plusieurs transactions. Des Ivoiriens viennent acheter des pagnes Kita et d'autres articles. A notre tour, nous nous rendons en Côte d'Ivoire pour acheter des produits alimentaires. Pendant la fermeture, rien n'a marché, raconte dame Affia Angela, vendeuse de pagnes Kita. Les commerçant (e)s de Sampa ne semblent pas être les seul(e)s à avoir souffert de cette situation. Selon plusieurs interlocuteurs rencontrés sur place, les habitants de la petite ville frontière redoutaient une pénurie de produits alimentaires. Leur nourriture est constituée de banane plantain et de riz, des produits qui proviennent en grande partie de la Côte d'Ivoire. Les stocks importés étaient épuisés par les deux semaines de restrictions, explique-t-on. C'est donc à juste raison qu'un commerçant salue la réouverture des frontières ivoiriennes. En général, nos articles proviennent de la Côte d'Ivoire. La fermeture de la frontière ne nous a pas du tout aidés, c'est pourquoi nous saluons la réouverture et remercions les autorités ivoiriennes pour cette décision. Les choses ont repris lentement et nous espérons que tout ira pour le mieux. Nous espérons aussi que dans une semaine, les Ivoiriens qui hésitent encore pourront venir faire des achats au Ghana, espère John Even.
Côté sécuritaire, c'est la quiétude totale. Les soldats qui avaient pris position aux portes de Sampa, en vue de veiller à la stricte application de la fermeture de la frontière terrestre, ont replié. Ces hommes s'étaient déployés sur les ordres du commandant Soro Lamine, chef du groupement Est.  

Même constat à Aflao, située à 3 km de Sampa. La gare routière a retrouvé son ambiance habituelle. On y voit de nombreux véhicules de transport en commun immatriculés au Ghana et en Côte d'Ivoire. Ce sont des convois pour rallier les deux pays. Pour des transporteurs, interrogés, la fermeture de la frontière a été pénible. Elle a bloqué inévitablement toutes nos activités de transport entre les deux pays. Notre gare était déserte, aucun passager ne s'y aventurait. Avec la réouverture des frontières ivoiriennes, les choses ont repris. Mais lentement, explique Ouattara Fousséni, responsable d'un syndicat de transporteurs à Aflao.

Jean Michel Ouattara à Bondoukou

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