vendredi 12 octobre 2012 par L'elephant Déchaîné

Aujourd'hui, c'est la situation des femmes politiques qui ensemence le terreau fertile de L'Eléphant déchainé, mais comme elles doivent s'y attendre, ce n'est pas pour leur décerner des étoiles pour l'ensemble de leur ?uvre politique. Car si elles sont épinglées aujourd'hui disons le tout net, c'est parce que leur situation n'est pas des plus reluisantes.
Délaissant leurs fourneaux pour embrasser une carrière politique, ces femmes finissent par faire un amer constat : elles sont à leur tour, laissées à l'abandon dans ce monde très masculin. Il convient toutefois, de souligner que, certaines d'entre elles, échappent à cette discrimination fondée sur le genre. Il s'agit notamment de Simone Ehivet Gbagbo et dans une moindre mesure, Henriette Dagri Diabaté.
La première a compris le truc : pour être reconnue en politique, il faut être une femme qui ne recule devant rien, et qui se laisse porter par ses convictions. Autrement dit, la plupart de celles qui se considèrent elles aussi, comme des femmes politiques, ne peuvent hélas se prévaloir de telles qualités.
Faisons à présent une incursion dans l'univers de ces femmes qui sont obsédées par leurs complexes vis à vis des hommes. Elles passent les actions de ces derniers à la moulinette et en viennent à la conclusion qu'elles sont à la traine. Quelle perspicacité ! Mme Konan, potentielle candidate aux municipales en fait partie. Nous allons prendre la place qui nous revient, affirme-t-elle au sortir d'une rencontre censée booster son leadership. Mme Konan n'est pas seule à se sentir moins outillée que les hommes. De nombreuses femmes politiques s'abiment ainsi, dans de multiples ateliers et séminaires de formation destinés à les rendre aptes à affronter les hommes sur leur propre terrain. Des rencontres largement saluées dans leurs rangs, mais qui trop souvent, accouchent d'une souris.

Peu actives donc
La Coalition des femmes leaders de Côte d'Ivoire (Cfelci) par exemple, avait mené le combat pour l'entrée massive des femmes au gouvernement et au parlement. Une lutte honorable qui a porté cependant des fruits à peine visibles : 13,5 % de femmes au gouvernement, contre 11,02% à l'Assemblée nationale. Des chiffres dérisoires par rapport aux 30% de représentativité ferme prônés dans la plupart des accords et textes internationaux et autres conventions ratifiés par la Côte d'Ivoire. Face à cette réalité, elles dépriment et ont ras-le-bol de la domination des hommes. Elles n'hésitent même plus à les accuser de leur faire de l'ombre. La réaction masculine ne se fait pas attendre. Qu'elles ne s'imaginent pas qu'en politique, on leur fera de cadeau sous prétexte qu'elles sont des femmes, prévient Guy Charles Wayoro, collaborateur du maire de Koumassi et responsable d'un mouvement ??néo-houphouétiste''.
Enfin, il y a la relève. Et justement, quelques unes d'entre elles se trouvent à l'Assemblée nationale, notamment Yasmina Ouégnin et Affoussy Bamba. Elles se sont montrées très actives pendant la campagne législative (Afoussy Bamba l'était déjà, en tant que porte-parole des Fafn). Mais depuis l'annonce des résultats, elles demeurent dans un mutisme des plus surprenants.
En somme, dans notre pays, les femmes sont peu actives en politique. Et celles qui le sont, n'occupent pas toujours des postes stratégiques. Doit-on y voir un manque de volonté politique dans la promotion de la femme politique ou au contraire, faut-il plutôt encourager les femmes à se battre autant que les hommes et investir le champ de la revendication pour mériter enfin une reconnaissance politique ?
En tout cas les hommes, malgré toutes les déclarations convenues, ne feront absolument rien pour amener les femmes à leur piquer leur place. C'est bien connu.

Christiane Djahuié

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