mardi 16 octobre 2012 par Notre Voie

Des enfants, des jeunes, des adultes, des femmes qui se couchent à même le sol, plongent dans des caniveaux, dans les poubelles, s'engouffrent dans le premier taxi ou un autre véhicule pour échapper aux balles perdues. Hier à Abobo, l'ambiance était électrique et à la guerre. Des éléments des Frci, surexcitées, certains aux visages bariolés ou encagoulés, prêts à tuer, qui tirent dans tous les sens. Pour un simple maintien d'ordre en plein centre d'Abobo, au rond point de la mairie de la commune. Des femmes musulmanes qui ne juraient que par Alassane Dramane Ouattara et le Rdr, et qui ont eu la malchance de passer par là, sont traumatisées. Des individus en tenue civile, munis de pistolets automatiques, mécontents de l'opération de déguerpissement menée par la ministre Anne-Désirée Oulotto, échangent des coups de feu avec les Frci. C'est le spectacle d'affrontement armé que les Frci dont nombreux ont été recrutés parmi les ex-rebelles et des habitants armés d'Abobo ont offert hier. Une véritable bataille rangée, sanglante entre les Frci et les manifestants qui s'opposent à la destruction des gares wôrô-wôrô (taxis communaux) et des étals de commerçants dans cette commune par la ministre de la Salubrité urbaine, Anne Désirée Oulotto. Déjà dans la matinée, des individus se réclamant du Rdr et les Frci se sont tirés dessus, à balles réelles. Venue superviser le déguerpissement de ces commerçants et transporteurs, Mme Anne Oulotto était accompagnée de ses collègues Adama Toungara (mines et énergie, par ailleurs, maire d'Abobo) et Paul Koffi Koffi (défense). Conspuée, insultée et menacée physiquement de mort, elle a dû se réfugier dans les locaux de la mairie, en compagnie des deux autres ministres en difficulté devant la détermination des populations à s'opposer, par tous les moyens, à cette opération de déguerpissement. Les ministres du régime Ouattara et tous ceux qui les accompagnaient ont été lapidés et pourchassés par les manifestants. Trop, c'est trop, vous êtes venus au pouvoir pour nous affamer, bandes d'ingrats , s'écriaient des commerçants. Les propos hostiles au régime Ouattara fusaient de partout, pour la première fois à Abobo, censé être son fief. Foutaise !!!Non seulement, le nouveau site de PK 18 est exigu, mais il est mal placé , se plaint R. J, un responsable d'un syndicat des transporteurs. Après la reprise des violents combats dans l'après-midi, un calme précaire a prévalu en fin d'après-midi. Mais la tension était toujours vive. De nombreux individus non identifiés, des ex-combattants non démobilisés, selon des sources dignes de foi, qui ont porté Alassane Ouattara au pouvoir par les armes, circulaient librement hier dans la commune d'Abobo, avec des pistolets automatiques ou des kalachnikovs. Prêts à en découdre avec les Frci,disent-ils.
Charles Bédé

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