samedi 20 octobre 2012 par Notre Voie

Au lendemain des évènements qui ont secoué la localité de Grand Alépé, bourgade située à quelques encablures du chef-lieu de département, Alépé, les langues commencent à se délier. Selon des témoignages recueillis hier auprès d'un habitant de Grand Alépé qui a requis l'anonymat, les faits de légitime défense des éléments des Frci basés dans ce village face à des assaillants allégués par le chef des soldats pro-Ouattara de la région d'Alépé, Inza dit le barbu, sont inexacts et grossièrement mensongers. Il n'y a jamais eu d'échanges de tirs entre des éléments des Frci et de prétendus miliciens, jeudi dernier, à 4h du matin ici au village. C'est Faux ! , a tenu d'emblée à préciser notre interlocuteur, proche de la chefferie villageoise de Grand Alépé, qui poursuit ses explications en ces termes : ce jour-là, aux environs de 7h, une quinzaine de Frci en tenue civile, à bord de deux véhicules 4x4 de couleur noire et blanche, ont fait une entrée bruyante dans le village. Alors que nous avions passé une nuit calme. Ces soldats en civil, qui disent dans un premier temps rechercher des collègues égarés, se sont mis à tirer des coups de feu assourdissants à travers les rues du village. Les habitants qui ont pensé à une attaque armée se sont vite barricadés dans leurs maisons. Des notables qui bravent la situation d'insécurité vont aux nouvelles. Les Frci donnent une autre raison de leur descente musclée en faisant croire qu'ils sont à la recherche de miliciens pro-Gbagbo cachés dans le village. Un des notables, chef Koudjé, qui voulait en savoir plus sur ces graves accusations, a été roué de coups par les éléments des Frci surexcités. Et au même moment, les soldats en tenue civile investissent la maison d'un jeune du village et enlèvent de force, quatre jeunes Abouré, des hévéaculteurs, présents dans le village depuis six mois. C'est justement l'un des jeunes gens sur lequel aucune arme n'a été découverte qui a été fusillé par ces visiteurs peu ordinaires et est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital général d'Alépé. C'est un meurtre qu'il faut dénoncer. En clair, c'est un crime crapuleux que veulent camoufler le commandant des Frci d'Alépé et ses hommes avec lesquels nous avons toujours bien collaboré jusqu'ici . Ainsi, pour distraire les populations traumatisées, les éléments des Frci se sont mis à bastonner des jeunes du village et des notables ont été conduits manu militari au chef-lieu de département, Alépé, pour, dit-on, avoir hébergé des miliciens pro-Gbagbo. Ce qui est faux au regard des preuves. Dans la crainte des représailles des populations autochtones, des militants du Rdr ont distillé une rumeur d'attaque de la ville d'Alépé. Ce qui a provoqué une panique généralisée et toutes les activités se sont arrêtées. Les écoles, les services publics et les commerces ont tous fermé précipitamment. Avec des rues désertes. Face à une déflagration sociale aux conséquences incalculables, la chefferie d'Alépé, selon nos sources, s'est investie aussitôt dans le dénouement de la situation. Avec la libération des notables et des jeunes interpelés par les Frci. Hier, la situation était relativement calme avec la reprise timide des activités à Grand Alépé et Alépé. Il faut indiquer que Grand Alépé est le village natal de Mme Généviève Bro-Grébé, présidente des femmes patriotes et ancien ministre des Sports, emprisonnée à Boundiali par le régime Ouattara depuis la fin de la guerre contre le Président Laurent Gbagbo, le 11avril 2011.

Didier Kéi

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