lundi 26 novembre 2012 par Cote d'Ivoire Economie

Le nouveau pont reliant les communes de Cocody et Marcory est en train de devenir une réalité que les Abidjanais ont attendue treize années durant. Retour sur la genèse d'une infrastructure qui, une fois terminée, rendra d'énormes services à la population et à l'économie ivoirienne.

Tout commence à se préciser sur l'état d'avancement des travaux du troisième pont. Pour rappel, le projet de construction de ce pont a été envisagé dès 1996. Cette même année, dans le cadre de l'appel d'offres inhérent à ce projet, le groupe Bouygues TP est désigné adjudicataire, le contrat de concession étant signé en 1998. En novembre 1999, le bouclage financier est acté et les travaux peuvent démarrer. Las, le coup d'Etat du 26 décembre 1999 va stopper le chantier dès le premier trimestre 2000. Survient alors une longue période de crise politico-militaire qui va empêcher toute reprise des travaux de construction du pont.
Il faudra attendre octobre 2010 pour que le financement du projet soit remis sur la table. Le 28 juin 2012, treize ans après le 19 novembre 1999, date du premier closing, Socoprim signe avec le concédant (l'Etat de Cote d'Ivoire) l'avenant de la concession et de nouveaux accords de prêt pour la construction et l'exploitation du pont Riviera Marcory. C'est le président de la République Alassane Dramane Ouattara qui allait donner le premier coup de pioche lors de son inauguration, le 7 septembre 2011. Le coût du projet s'élève alors à 190 millions d'euros, soit 124,6 milliards de francs CFA et son exploitation fait l'objet d'une concession de trente années avec la société Socoprim (Société de gestion et de construction, concessionnaire du pont Riviera-Marcory). Le capital de Socoprim est fixé à 28 milliards de francs CFA.

Des actionnaires multiples
Les partenaires au développement ainsi que des entreprises privées participent à la réalisation de ce projet ? la BAD (à hauteur de 20%), la BOAD et la BIDC (13%), AFC (5%), FMO (4%), et la BMCE (4%). L'Etat ivoirien principal actionnaire a déjà mobilisé sa part, qui s'élève à hauteur de 50 milliards FCFA (22 milliards FCFA en septembre 2011, 20 milliards FCFA en décembre 2011 et 8 milliards FCFA en mars 2012). Les autres actionnaires sont la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, la Banque ouest-africaine de développement (Boad), la Banque nationale d'investissement (BNI) et le groupe Total. Ce dernier fera construire deux stations-service qui seront présentes à chaque extrémité du pont. Les travaux dureront vingt-cinq mois, le premier coup de pioche a été donné par SEM Alassane Dramane Ouattara le 7 septembre 2011 sur le site des installations du concessionnaire, non loin de la résidence de Mme Thérèse Houphouët Boigny. Ce pont, baptisé Henry-Konan-Bédié, reliera deux artères de renom, le boulevard François-Mitterrand à la Riviera (Cocody), et le boulevard Valéry-Giscard-d'Estaing (Marcory) des noms de deux ex-présidents de la République française. Les travaux ont déjà commencé du côté du boulevard François-Mitterrand. Sur 2,7 km, le pont traversera la commune de Cocody pour arriver près du domicile de Mme Thérèse Houphouët-Boigny. De cet endroit, il traversera ensuite la lagune Ebrié sur environ 1 600 m pour aboutir, 2 km plus loin, au boulevard Giscard-d'Estaing, avec un échangeur moderne de trois niveaux au carrefour de l'ancienne bâche bleue .

Moins d'embouteillages, donc moins de pollution
Il s'agira d'un pont à péage qui présentera plusieurs avantages : le gain de temps et le désengorgement du trafic routier, qui sont les éléments catalyseurs de ce projet. Actuellement, pour relier Marcory à Cocody aux heures de pointe, un automobiliste peut facilement passer plus de deux heures dans les bouchons (surtout au niveau des ponts Félix-Houphouët-Boigny et Charles-De-Gaulle). L'avènement de ce troisième pont va lui permettre de gagner du temps, mais aussi, avantage non négligeable, d'économiser du carburant. Sur le plan environnemental, la réalisation de ce projet occasionnera en outre la réduction de la pollution de l'air par la diminution des émissions de gaz à effet de serre, de plus en plus importants dans Abidjan et liées à l'accroissement des quantités de dioxyde de carbone produit par les pots d'échappement des voitures dans les embouteillages. Vingt-cinq ingénieurs expatriés et le même nombre d'ingénieurs locaux participeront à la réalisation de ces travaux. Précisons enfin que le site qui accueille les installations de la Socoprim couvre plus de 8 hectares de terrain.
Jean-Claude Acke

Le troisième pont en chiffres
1999 : date de pose de la première pierre : par Daniel Kablan Duncan, Premier ministre d'alors.
7 septembre 2011 : cérémonie de lancement des travaux par le président de la République Alassane Ouattara en présence de M. Henri Konan Bédié.
28 milliards FCFA : le capital de l'entreprise concessionnaire : la Société de construction du pont Riviera-Marcory (Socoprim).
30 ans : la durée d'exploitation par Socoprim.
190 milliards FCFA : le coût des travaux.
50 milliards FCFA : la part de la Côte d'Ivoire.
25 mois : le délai qui nous sépare de la date de livraison.
7 septembre 2011 : le premier coup de pioche donné par SEM Alassane Dramane Ouattara.
80 : le nombre d'emplois permanents par le concessionnaire.
800 : le nombre d'emplois pendant la durée des travaux.
60 : le nombre de poutres pour soutenir le pont (1 poutre pèse environ 1 000 tonnes).
4 : le nombre de subdivision de l'ouvrage :
- partie nord, du bd Mitterrand à la lagune (au carrefour Thérèse-Houphouët-Boigny) : 2,7 km en deux fois deux voies,
- longueur du pont : 1,6 km en 3 fois 3 voies,
- échangeur à trois niveaux pour raccorder le Bd Giscard-d'Estaing : environ 1 km,
- partie sud (voie d'accès à partir du sud vers l'échangeur) en deux fois trois voies: 2,7 km.
8 km : la longueur totale des voies.
100 000 : le nombre de véhicules en circulation attendus chaque jour (le double aux heures de grande affluence).

J.-C. A.

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