mercredi 28 novembre 2012 par AFP

ABIDJAN - Le ministre ivoirien de la Défense a admis mercredi que l`armée a commis des "mauvais traitements" lors d`arrestations récentes, invoquant les nécessités du "combat" contre des hommes armés, en réponse à des ONG des droits de l`Homme accusant les militaires d`exactions.

"Tout ce que nous avons constaté comme torture, c`était essentiellement certains cas de mauvais traitements qui avaient eu lieu" lors d`"arrestations pendant les combats", a affirmé le ministre Paul Koffi Koffi devant la presse, en référence aux accusations de torture portées contre l`armée.

Il s`exprimait après une visite de sites militaires à Abidjan en compagnie de Gnénéma Coulibaly, ministre de la Justice et des droits de l`Homme.
Dans les situations de crise et de combat, les arrestations ne se font pas comme si on allait acheter du pain à une boulangerie!", a-t-il justifié.

"Ce sont des gens en armes qui sont en combat, donc la réaction appropriée pour les arrêter nous amène, amène nos hommes à utiliser les mêmes moyens que l`ennemi", a avancé le ministre de la Défense, qui a aussi récusé toute "arrestation arbitraire".

"Néanmoins nous ne rejetons pas en bloc le fait que certains éléments aient pu commettre des exactions ou des bavures, et quand cela est connu et su, nous
ouvrons des enquêtes", a ajouté M. Koffi.

Une "quarantaine" de soldats des Forces républicaines (FRCI) ont été arrêtés, a-t-il dit, sans en préciser les motifs.
La plupart des militaires arrêtés l`ont été pour du racket ou des infractions mineures par rapport aux graves accusations dont l`armée fait l`objet.

Le gouvernement est sous forte pression sur le terrain des droits de l`Homme concernant la réaction de l`armée à une série d`attaques perpétrées entre août et octobre contre les forces de sécurité.

Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé les FRCI d`exactions massives, évoquant des arrestations et détentions arbitraires, des traitements inhumains et des cas de torture.

Après avoir protesté et nié, le gouvernement avait, par la voix de Gnénéma Coulibaly, reconnu le 19 novembre de possibles "dérapages".
Le pouvoir a imputé les récentes attaques armées à des partisans de Laurent Gbagbo, des accusations rejetées par le camp de l`ex-président, déchu à la fin de la crise de décembre 2010-avril 2011, qui a fait environ 3.000 morts.

ks-tmo/sd

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