mercredi 28 novembre 2012 par L'Inter

Présentés comme la plus grande puissance du monde, les Etats-Unis restent un pays de rêve. La découverte de cette puissance mondiale suscite toujours une grande excitation. Ce sont ces moments exaltants que nous avons eu la chance de vivre du 26 octobre 2012 au 17 novembre 2012, dans le cadre du programme Edward R. Murrow destiné aux journalistes. Partis d'Abidjan le vendredi 26 octobre 2012 à 18 Heures (heure locale d'Abidjan), nous marquons une escale à Monrovia (Libéria) pour embarquer des voyageurs pour atterrir à Bruxelles (Belgique) le samedi 27 octobre à 5 heures du matin (heure locale). A la descente d'avion, nous sommes accueillis par un froid glacial, en cette période d'automne, annonçant l'hiver. La preuve que nous sommes bien loin des côtes ouest-africaines, où le thermomètre affiche encore 30 à 40° au même moment. Le commandant du bord de la compagnie aérienne, qui nous transporte, annonce moins de zéro (0) degré. Histoire de nous préparer à ce froid. 7h, c'est le temps que durera cette escale, longue et fatigante à Bruxelles. Avant d'embarquer à bord d'un autre avion pour Washington, DC à 12 heures (heure de Bruxelles). Après 8 heures de vol, nous sommes accueillis à 14 heures (heures de Washington, DC) à l'aéroport de Dulles par Marie-Claude Pippitt, une des interprètes commis pour notre séjour. Les formalités de voyage remplies, en route pour l'hôtel, Mayflawers Renaissance, à bord d'un car. Le séjour dans cet hôtel dure jusqu'au 3 novembre, alors qu'il était prévu pour tenir du 27 octobre au 1er novembre 2012. En effet, la menace et les dégâts causés par l'ouragan Sandy, ont obligé les organisateurs à sursoir à l'étape de New-York où la tempête a frappé. Cet ouragan aura tout ravagé sur son passage à New-York. Et même l'hôtel qui avait été retenu pour accueillir les journalistes n'était plus accessible. Le quartier où se trouve cet hôtel, selon des informations, avait été inondé et il n'y avait plus d'électricité. Cet imprévu n'a fait que prolonger le séjour à Washington, DC. Le séjour n'aura tout de même pas été mauvais. Au contraire, les visiteurs ont pu passer un temps agréable dans la capitale américaine, hormis le froid qui y règne. Le temps prolongé aura été une opportunité pour découvrir davantage cette localité.

Washington, DC: Le Capitole, la Maison Blanche, les monuments...

Washington, DC, faut-il le noter, se résume en ses grands buildings, ses différents musées et ses monuments architecturaux. Entre autres le Capitole, l'Obélisque, les statuts de Thomas Jefferson, Martin Luther King, le mémorial Abraham Lincoln, le mur du monument de la guerre du Vietnam, la Maison Blanche, etc. Outre ses sites touristiques, le District de Columbia (DC), en tant que site de la capitale de la nation, s'est forgé une réputation de ville sérieuse avec ses nombreux interdits. Il est, en effet, interdit de sortir avec de l'alcool sans un emballage approprié. De même, les personnes âgées de moins de 20 ans sont interdites de toucher à l'alcool. L'une des visiteuses internationales du programme Edward R. Murrow l'a appris à ses dépends. Elle qui pensait faire le show avec ses amis en boîte de nuit a été interdite de toucher à l'alcool, parce qu'elle avait juste 20 ans. On lui a même mis un bracelet afin de la suivre dans la boîte toute la nuit. Après l'étape de Washington, DC, il fallait tout remballer pour prendre la direction d'un autre Etat. Il s'agissait cette fois-ci de la Louisiane. Deux villes à découvrir dans cet Etat: la Nouvelle-Orléans et Bâton-Rouge. Départ de l'aéroport de Dulles à 6 heures du matin (heure locale) le 3 novembre 2012 pour la Nouvelle-Orléans, une ville de la Louisiane via une correspondance à Atlanta. Samedi 3 novembre 2012, nous voilà donc dans la Louisiane.

La Louisiane: Le Mississipi, la rue Bourbon, le vieux carré...

La Nouvelle-Orléans est située entre deux très grands bassins d'eau. Le Mississipi d'un côté et le lac Pontchartrain que nous avons traversé en avion. Un pont de 40 kilomètres traverse ce lac. Tous les noms sont en français dans cette ville. Ce qui donne l'impression que la France est très active dans cette localité. En réalité, il n'en est rien. Personne ne parle un mot français dans cette partie des Etats-Unis. La France a maintenu une petite présence dans cette localité dans l'enseignement de la langue pendant des années. Pour rappel, il faut noter que la France possédait ce territoire. Et, Napoléon, en 1803 a vendu la Louisiane pour financer sa guerre. Jefferson, le 3ème président américain a acheté ce territoire pour 15 millions de dollars. Il représentait le 1/3 des Etats-Unis. Toute chose qui a doublé la superficie du pays. En plus de quelques gratte-ciels, la Nouvelle-Orléans dispose d'un important port destiné à l'exportation des céréales, du sucre et du pétrole. La Louisiane est un Etat pauvre, mais qui produit du pétrole. Le tourisme est une grande activité dans cette localité. La promenade nous conduit dans le vieux carré, c'est-à-dire le ?'quartier français'' qui a été influencé d'abord par la France et par la structure espagnole, avec des balcons en fer forgé. A l'image de la rue princesse d'Abidjan, la Nouvelle Orléans a sa rue Bourbon qui est la rue la plus folle où des gens viennent se défouler. On y voit un peu de tout 24h/24 et 7/7. Des femmes quasiment nues, hyper-sexies, usant chacune de leur charme pour attirer de la clientèle au milieu des sonorités soul, blues, etc. La rue Bourbon, c'est la vie, la jouissance à outrance. De cette rue, notre immersion nous conduit au bord du Mississipi, l'un des grands fleuves du monde et le plus grand fleuve des Etats-Unis. La Nouvelle-Orléans est un très grand port. C'est le plus grand port fluvial des Etats-Unis. Nous sommes en face de Jackson Square où se dresse une très jolie cathédrale. Il fait un temps radieux. La ville de la Nouvelle-Orléans est l'une des villes les plus animées et aimées des touristes à la fois américains et étrangers. Elle a, à peu près, 250.000 habitants. Selon Peter Blues, l'un des interprètes qui conduit la visite, ce nombre était presque le double avant l'Ouragan Katrina. Katrina a dévasté la ville et beaucoup de gens ont péri, beaucoup d'autres ont quitté la Nouvelle-Orléans parce que 80% de la ville a été inondée. Les gens reviennent petit-à-petit, mais, ils n'ont pas encore retrouvé l'essor économique qu'ils avaient connu auparavant. A la Nouvelle-Orléans, contrairement à Washington, DC, il est loisible de voir les gens se balader avec de l'alcool sans être inquiétés. En l'occurrence, à la rue Bourbon. On peut y boire et faire la fête sans souci. Ce qui montre ainsi aux visiteurs, indépendamment de l'activité professionnelle, une diversité culturelle et géographique des Etats-Unis. A la différence de Washington, DC la capitale, ville fédérale avec une population à majorité noire, où le plus grand nombre des travailleurs sont employés par le gouvernement. A la Nouvelle-Orléans, il y a une économie différente, une géographie aussi différente et un tout autre climat. Après deux jours dans cette ville, la délégation met le cap sur Bâton-Rouge, la capitale de la Louisiane. Le voyage, en car, dure environ 1h15 mn. On a encore l'occasion d'admirer le beau paysage. Aux Etats-Unis, la plupart des grandes villes sont reliées par des autoroutes. Celle, qui nous conduit de la Nouvelle Orléans à Bâton-Rouge a la particularité d'être construite sur pilotis, car elle traverse des marécages. Bâton-Rouge, bien que capitale de la Louisiane est une toute petite ville. C'est un centre d'industrie chimique. On y trouve un Capitole, avec une chambre des représentants d'Etats, ainsi que deux grandes universités de premier plan: la Louisiana State University (LSU) et la Southern University. Après un séjour agréable dans cette localité fait de conférences sur différents thèmes, de visites pilotées par des étudiants sur des sites de télévision, de radio et de presse écrite ainsi que de la machine électorale, nous mettons le cap sur Las-Vegas, dans le Nevada. A bord de la compagnie American Airlines (AA), nous quittons Bâton-Rouge pour l'aéroport de Dallas où le groupe de journalistes membres du programme Edward R. Murrow prend son vol pour Las-Vegas. Le décalage horaire entre la Louisiane et Las-Vegas s'est creusé de deux heures. Ce qui, bien entendu, nous éloigne davantage d'Abidjan, soit 8h de décalage entre Las-Vegas et la Côte d'Ivoire.

Las-Vegas: La ville du mariage et des casinos

A Las-Vegas, où la ville des casinos, nous sommes logés à l'hôtel Treasure Island. Dans le rez-de-chaussée de notre hôtel, on ne trouve que des casinos et quelques boutiques, ainsi que des boîtes de nuit. Il y règne une ambiance de fête, d'alcool et de cigarettes. Il est rare de voir des gens flâner seul dans cet hôtel. C'est soit en couple, en famille soit en groupe d'amis et de collègues. L'ambiance est folle. Un tour sur le Strip nous permet de découvrir une ambiance tout autre sur cette rue. La voie est bordée d'hôtels, de restaurants et de boutiques. Pour empêcher les piétons de traverser la grande voie, des passerelles munies d'escalators ont été construits. Sur ces passerelles, des artistes ont installé leurs appareils et s'essayent au ?'live'' en attendant qu'on leur glisse des pièces de monnaie ou des billets de banque. Plusieurs personnes déguisées en clowns ou en pirates acceptent également de faire des photos moyennant de l'argent. Des jeunes filles habillées en majorette se prêtent aussi à des séances de photos à condition de leur glisser quelques billets d'argent. Tout ce beau spectacle a lieu à l'air libre, dans le froid glacial de Las-Vegas. Un froid qui n'effraie pas certaines jeunes filles habillées dans des tenues légères et sans manteau. Tout comme à la Nouvelle-Orléans, la bière se consomme à gogo à Las-Vegas. Avec des coupes géantes à la main, les fêtards boivent à tous les coins de rue. Chose intrigante, certains montent dans le bus avec la bière à la main. Las-Vegas, c'est aussi les bonnes affaires. En effet, les joueurs qui perdent dans les casinos et qui se retrouvent sans sou, bradent leurs effets personnels pour pouvoir continuer les paris. Plusieurs magasins dans la ville de Las-Vegas sont bâtis pour vendre ces objets à vil prix. On trouve dans ces magasins, des ordinateurs portables, des appareils photo, des bijoux, des sacs à main... Après quelques jours passés dans cette ville, la visite se poursuit sur Chicago. Quelques heures de vol, et nous voici à l'aéroport international O'Hare, le deuxième aéroport mondial, dans la ville de Barack Obama. Chicago, c'est le gigantisme, les gratte-ciel.

Chicago: La plus grande tour du monde

Chicago abrite d'ailleurs la Willis Tower, anciennement connu sous le nom de Sears Tower. Dominant à plus de 430 mètres, c'est le gratte-ciel le plus haut du Nord de l'Amérique. La ville de Chicago n'est pas différente des autres villes visitées. Un froid glacial y règne également. Mais la chose la plus frappante dans cette localité, ce sont les personnes que l'on trouve à tous les coins de rue en train de quémander des pièces de monnaie aux passants. Please, I need help, (en français, ?'s'il vous plaît j'ai besoin d'aide''). L'on lit ces mots sur des pancartes situées à côté de ces personnes. Comme quoi, il n'y a pas qu'en Afrique que l'on trouve des mendiants. Le fait le plus touchant, ce sont ces mamans et leurs enfants enfermées l'une contre l'autre dans ce climat très glacial avec pour seule couverture un manteau, assises à même le sol et attendant qu'un passant leur jette une pièce de monnaie. Triste spectacle ! De quoi déchirer le c?ur des âmes sensibles. Ce sont les dernières images que nous retenons de' Chicago, la grande métropole de l'Illinois, où après cinq jours, nous bouclons nos valises pour le retour à notre Afrique natale. Le samedi 17 novembre 2012, nous quittions l'aéroport de Chicago pour Abidjan via Bruxelles.

Irène BATH (Envoyée spéciale aux Etats-Unis)

Encadré: La liberté de la presse, une réalité aux Etats-Unis

Le voyage au pays de l'Oncle Sam a permis de nous rendre compte de la réalité de la liberté de la presse dans ce pays. Partout où nous nous sommes rendus, à Washington, DC ou à Chicago en passant par la Louisiane et Las-Vegas, dans l'Illinois, l'on a pu noter que les journalistes exercent librement leur métier. De même, la visite de certaines structures de presse et médias a permis de voir que les journalistes de ces pays travaillent dans des conditions optimales. A Washington, DC, nous avons eu l'opportunité de visiter la rédaction de ?'la Voix de l'Amérique'' (VOA). Ce média diffuse dans ses programmes une émission intitulée ''Réseau Afrique Santé'' en 13 langues. Il s'agit d'une plate-forme sur l'information sanitaire. La VOA traite aussi des rubriques comme ''Questions au docteur''. La VOA, a-t-on appris, emploie 1 200 personnes qui exercent en permanence et 600 agents contractuels. A Bâton-Rouge, capitale de la Louisiane, les journalistes du groupe régional Afrique francophone du programme Edward R. Murrow ont eu l'occasion de visiter également la station de télévision et de radio de l'université de la Louisiane dénommée la Louisiana State University (LSU). Cette université qui enseigne la communication dans ses programmes forme ses étudiants à la pratique sur les questions de média. Les différents studios visités sont équipés de matériels de pointe. Pour la petite histoire, lors de l'Ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans en 2005, les chaînes de télévision qui ne pouvaient plus émettre dans cette localité ont utilisé le plateau de télévision de la LSU. Il faut noter, par ailleurs, que la radio de l'université émet pour le grand public. De même qu'un journal édité exclusivement par les étudiants de la LSU. A Las-Vegas, dans le Nevada, ce sont des installations de professionnels que nous avons eu l'occasion de visiter aussi bien en ce qui concerne la radio que la télévision. Au Nevada du Sud, nous avons visité la radio du Groupe Lotus Broadcasting. Il s'agit d'un groupe privé qui appartient à une seule personne. Lotus évolue dans le domaine des médias depuis 60 ans. Aujourd'hui, ce groupe détient à lui seul 28 stations de radio et 3 stations de télévision. Après le groupe Lotus, c'est la télévision publique de Las-Vegas qui a accueilli les journalistes. Cette télévision bénéficie d'une source de financement du gouvernement, mais elle a également de financements privés. Contrairement aux stations privées, la mission principale de cette chaîne de télévision est le service public. Nous recevons, certes, des fonds de l'Etat, mais nous pouvons critiquer sans limite le pouvoir. Ce que nous essayons de faire, c'est d'être impartial. Contrairement aux maisons commerciales, nous donnons aux candidats beaucoup de temps pour qu'ils puissent expliquer leurs programmes , a indiqué Lee Solonche, directeur des services médias et technologie au niveau de la télévision publique du Nevada. Cette télévision dispose de 12 chaînes dont 05 diffusent directement leurs émissions dans les écoles. Plusieurs centaines d'émissions sont réalisées par jour ainsi que d'autres sur Internet. Cette chaîne de télévision emploie 65 personnes à plein temps et plusieurs bénévoles. La boucle des visites des médias a eu lieu à Chicago, dans le Nevada. Les rédactions du Chicago Reader, un hebdomadaire et Splash, un magazine féminin, puis le Sometimes ont été visitées. Le principal concurrent du Sometimes, a-t-on appris, est le Chicago Tribune. Cette presse rencontrée aux Etats-Unis exerce en toute quiétude. D'ailleurs, nous l'avons appris, au cours d'une réunion avec le Secrétaire d'Etat adjoint au Bureau des affaires africaines du département d'Etat, Johnnie Carson le jeudi 1er novembre 2012 ''qu'aucune démocratie dynamique et fonctionnelle ne pourrait exister sans liberté de presse. La liberté de presse est l'épine dorsale de toute liberté. Lorsque la presse est forte, dynamique et vivante, lorsqu'elle communique l'information entre les différentes communautés sur toute question sociale, lorsque vous menez des reportages francs et clairs, vous faites bien votre travail. Plus la presse est forte, plus on a une forte démocratie''. De même, le mercredi 07 novembre 2012 à l'université de la Louisiane, Joël Di Grado, Directeur de communication du sénateur David Vitter a insisté sur la liberté de la presse en notant que les journalistes sont libres d'écrire ce qu'ils veulent sans être inquiétés. Il est même allé jusqu'à dire qu'ils ne sont pas obligés de publier des droits de réponse sur certaines questions.

I.B.

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