31 juillet 1962, 31 juillet 2012 Cinquante ans après la création de l'Organisation panafricaine des femmes (OPF), quelles sont nos attentes ? tel est le thème retenu cette année pour la célébration de la journée panafricaine de la femme. Cette Journée commémore l'engagement et la détermination des pionnières de l'indépendance dans leur combat pour une Afrique libre où les droits de l'homme, et singulièrement ceux des femmes, sont reconnus et respectés. En effet, la journée Panafricaine de la femme est toujours l'occasion d'avoir une pensée pour les pionnières du panafricanisme et celles qui ont joué un rôle déterminant dans l'accession de nos pays à l'indépendance et dans l'émancipation des Africaines. L'instauration d'une telle journée par de l'Organisation Panafricaine des Femmes (OPF) marque la volonté des femmes africaines de s'engager à tous les niveaux au développement de l'Afrique.
A l'instar de leurs cons?urs des autres pays, les femmes ivoiriennes célèbrent cette journée dédiée à la femme africaine, et c'est à un exercice de réflexion que nous invite l'Organisation Panafricaine des Femmes (OPF) sur l'évolution générale de la situation de la femme en Afrique et sur l'orientation que doit prendre la lutte pour l'émancipation de la femme.
En effet, malgré toutes les avancées, la situation des femmes reste préoccupante.
Aujourd'hui encore les femmes font face à la pauvreté, à la violation constante de leur droit, à leur marginalisation etc.
La journée Panafricaine permet donc de voir le chemin jusque là parcouru par les femmes, et de se rappeler que les femmes quelque soient leurs origines sur le continent partagent pour la plupart du temps des problèmes similaires auxquels bien souvent des solutions communes sont à envisager.
Ainsi, d'année en année, la journée panafricaine des femmes s'est muée en un cadre permettant d'instaurer, de façon permanente et régulière, le dialogue entre les femmes du continent elles-mêmes et entre les femmes et leurs gouvernements sur les sujets brûlants qui affectent leur vie, ainsi que sur les perspectives d'avenir qui s'offrent à elles. Elle est aussi l'occasion pour les femmes de jeter un regard sur le chemin parcouru et mesurer l'ampleur des défis à relever pour la jeune génération.
L'OFACI encourage l'OPF donc pour cette prise de conscience, car durant toutes ces années elle a mené sans relâche les actions nécessaires pour la défense des droits des femmes. Ces différentes actions menées en collaboration avec toutes les organisations féminines africaines, internationales et des institutions spécialisées des Nations Unies ont abouti à l'engagement des Etats à travers des instruments juridiques régionaux et internationaux tels que la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) ; les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ; le protocole de Maputo ; la Déclaration solennelle des Chefs d'Etat et de gouvernements de l'Union africaine sur l'égalité entre les hommes et les femmes en Afrique à Addis-Abeba et la Décennie 2010-2020 de la femme africaine.
Dans notre pays, après une longue période de crise, c'est aux enjeux de développement que sont confrontées les femmes. En effet, la situation de la femme en matière de scolarisation, de santé, de développement, de participation à la vie publique et politique, a subi une évolution positive. Cependant les défis en termes de développement sont nombreux. Les femmes ivoiriennes ont beaucoup à faire. Comme citoyennes et en tant qu'actrices de développement, elles doivent s'impliquer davantage dans la vie politique, économique et sociale de la Côte d'Ivoire.
Pour l'OFACI, la célébration de la journée dans notre pays doit être l'occasion d'une prise de conscience de la femme ivoirienne sur sa situation. C'est le moment pout elle de s'interroger sur les nouvelles stratégies à adopter pour que les femmes continuent à jouer leur rôle et leur responsabilité dans tous les domaines d'activités.
Pour les décideurs, c'est également le moment de prendre en charge les attentes des femmes par rapport aux années à venir par une réflexion poussée sur les questions qui touchent au bien être de la femme. De telles réflexions devront permettre de prendre les décisions idoines et concrètes sur la condition de la femme dans notre pays. En dernières analyses, que ces réflexions engagées au cours de cette journée puissent permettre en Afrique de mettre en place un cadre d'actions concertées entre toutes les femmes africaines.
Fait à Abidjan le 30 juillet 2012
Mme Namizata SANGARE
Présidente Nationale de l'OFACI